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Roland D550

LE SYNTHE DE LA REVOLUTION


Le Roland D50 - dont le D550 est l'expandeur - a marqué l'histoire du synthétiseur à plus d'un titre. Il a mis fin au règne sans partage des Yamaha DX et autres synthés FM. Il a introduit les effets numériques intégrés sur un synthé de grande diffusion et il est l'un des premiers représentants de la génération sample & synthèse (avec le Kurzweil K1000) qui va régner jusqu'à l'arrivée de la modélisation (qu'il introduit aussi partiellement). Il pose les bases d'une architecture de synthèse qui, transformée, modifiée, fera le succès de Roland pendant un paquet d'années. Face à ce succès, comment imaginer que le Roland D50 - et son expandeur D550 - est issu d'une rencontre entre la nécessité et l'innovation ?

HISTORIQUE

Quand le D50 sort en 1987, il représente pour Roland le synthé du dernier recours. Le Yamaha DX7 a imposé sa loi depuis 1984 et les efforts de Roland pour lui résister on été vains. Ce n'est pas que Roland sorte de mauvaises machines, bien au contraire, mais la série des Juno et Jupiter qui culmine avec le JX10 (1986) - splendide analogique mais semi-échec commercial - n'est plus en adéquation avec les attentes du publics. Comme Korg, Roland souffre : l'entreprise doit se sortir de ce mauvais pas car ses réserves sont entamées depuis 1985 et ne lui permettront plus de résister longtemps.

Le président de Roland, Ikutaro Kakehashi, sait que l'avenir est au numérique. Avec ses équipes - un brin démoralisées - il a bien analysé le succès du DX et des samplers, mais aussi leurs faiblesses et limites. Il va poser un cahier des charges ambitieux : une machine simple à programmer, un moteur sonore ayant la définition du digital et la chaleur et la profondeur des analogiques Roland, des effets de qualité inboard et des sons finis immédiatement disponibles, pour marquer l'oreille dès la première écoute (Fantasia).

Très vite, la voie du sample est retenue - grâce aux travaux sur le S50 (1986) - mais Roland fait face à une contrainte majeure : même en 8 bits à 32 kHz, les samples complets sont trop lourds et saturent la ROM de 128 kb, insuffisante si l'on veut rester dans l'enveloppe budgétaire prévue. Pour contourner cette difficulté, il est décidé de construire le son en deux partie : une partie gérant des samples PCM ne contenant que de courts échantillons d'attaques et des ondes bouclées et une partie, complétant l'attaque, simulant un générateur d'ondes "analogique", avec un filtres passe-bas résonnant. C'est la fameuse synthése LA (Linear Arithmetic Synthesis), une synthèse composite, linéaire à deux positions (onde d'attaque et onde de maintien). 

En 1990, en moins de 3 ans, Roland aura vendu plus de 300 000 D50, malgré l'arrivé du Korg M1 (1988) qui a résolu le problème de mémoire, propose la multitimbralité et un séquenceur. Avec le D50, Roland a bien son best-seller qu'il saura parfaitement exploité en terme marketing.

LA SYNTHESE

Malgré un nom compliqué, la structure de production sonore est simple : un patch composé de deux tones (upper et lower), chaque tone étant composé de deux partials (équivalent d'un oscillateur) qui peuvent moduler soit un PCM, soit la modélisation analogique. Au sein de chaque tone, les partials sont agencés selon 7 structures préprogrammées, un peu comme les algorithmes des DX, dont 4 avec modulation en anneau. On peut empiler deux patch (mode Dual), divisant alors la polyphonie par 2 (16 à 8). A noter que même si les échantillons sont en 8 bits, la synthèse est bien gérée en 16 bits (processeur UPD78312G).

Pourquoi cette construction particulière à base de partials indépendants ? Parce ce qu'il faut produire un son complet à partir d’éléments aussi différents qu'un sample d'attaque court et une onde bouclée simple ("analogique" ou échantillonnée), question qui ne s'était jamais posée en ces termes avant. C'est la solution retenue par Roland pour reconstruire un son le plus réaliste possible, sans échantillonner l'ensemble de l'onde.  

Pour la partie PCM, censée donner réalisme au son, nous disposons de 99 échantillons courts en 8 bits 32 kHz, stockés sur une ROM de 128 kb (cela ne fait pas lourd vu d'aujourd'hui !). Ces échantillons sont de 3 ordres : 47 transitoires d'attaques simples, 23 ondes bouclées et 29 enchaînements d'échantillons (un peu comme une table d'ondes simplifiée). Ces échantillons n'étant pas multi-échantillonnés, la tessiture d'usage peut être restreinte, voir insuffisante (adieu piano).

Pour la partie "analogique", censée donner du corps au son, nous disposons d'une simulation d'oscillateur disposant des ondes saw et square, avec largeur variable (ce qui permet de compenser l'absence du triangle). Les ondes sont bien calculées et non échantillonnées comme dans le Korg DW8000 ou l'Ensoniq ESQ1 (il me semble que le K1000 les calcule aussi). Nous avons sans doute là un des premiers oscillateur Virtual Analogique au monde. Cette partie "analogique" est complétée par une très belle simulation de filtre 4 pôles passe-bas résonnant, mais pas encore multi-modes. Ce filtre participe beaucoup à la qualité du son du D50.

Pour la partie sculpture du son généré, nous disposons d'un set soustractif classique, traité en 16 bits : VCF, VCA, égaliseur et LFO. Les VCF et VCA traditionnels sont renommés ici TVF (Time Variant Frequency) et TVA (Time Variant Amplitude) car variables sur la durée et digitaux. Chacun dispose d'une enveloppe à 5 segments, simple mais particulièrement rapide. Il y a 3 LFO avec 4 ondes, routables vers 3 destinations. Et enfin, nous avons un égaliseur numérique 2 bandes semi-paramétrique pour parachever le travail. Ce bel ensemble permet de donner aux PCM une expressivité qui fait la différence avec les simples romplers.

Roland complète son étage de synthèse par des effets de qualité (7 chorus/flanger et 32 reverb/delay), lissant les différences entre les PCM et les ondes bouclées. A ce titre, pour la première fois, les effets ne sont pas indépendants des patchs - comme un élément supplémentaire - mais font intégralement partie du système sonore : ils participent directement à l'embellissement du son final. Cerise sur le gâteau de riz, les convertisseur D/A en 20 bits renforcent la définition et la dynamique du son.

L'ensemble bénéficie d'un chemin de programmation logique, simple qui fait aussi la force du D50 face à la complexité du DX. Pour moi, il n'y a pas de machine à l'époque qui offre tant de technologies différentes avec autant de facilité d'usage. C'est une des grandes forces du D50 : il rend accessible la puissante synthèse sonore hybride qui le constitue.

LA LIGNEE

Si on peut considérer aujourd'hui que le D50 n'a pas eu de vrai successeurs (et non ...), il a bien initié une gamme avec les D20, D110, ... même si aucun ne peut prétendre faire aussi bien en terme sonore.

Voici d'ailleurs la liste de la série D de Roland :
- D50 (1987) : l'initiateur de la lignée et son vaisseau amiral.
- D550 (1987) : l'expandeur du D50, sans joystick.
- MT32 (1987) : un expandeur à la synthèse LA simplifiée, multi-timbrale, low-cost, fait pour compléter les pianos numérique Roland ou être la source sonore des jeux video sur PC. La première génération travaille en 15 bits puis passe en 16 bits, dispose de convertisseurs de moins bonne qualité, souffle un peu beaucoup et n'est programmable que via une interface. 
- D110 (1988) : expandeur multi-timbrale du D10. Sans être capable de sortir les sons du D50, il a sa propre personnalité et une qualité indéniable, supérieure au MT32 dont il est pourtant issu. Ces convertisseurs soufflent moins, les effets sont plus restreints, il a un seul LF0, pas de PWM et la dynamique reste inférieure. Mais cela reste un bon expandeur LA.
- D20 (1988) : D110 version clavier avec séquenceur 8 pistes et lecteur de disquette. Il est plutôt un concurrent des workstations comme le Korg M1 ou le Yamaha YS200.
- D10 (1988) : un D20 sans séquenceur ni lecteur de disquette. Le vrai pendant clavier du D110.
- E20 (1988) : un MT32 avec un arrangeur et un clavier de 5 octaves.
- MT100 (1988) : un MT32 couplé avec un séquencer PR100.
- D5 (1989) : un D10 de 5 octaves.
- GR50 (1989) : un D110 couplé avec une interface pour guitare synthé.
- RA50 (1989) : l'expandeur du E20.
- CM32L (1989) : un module MT32 basic pour PC. 
- CM64 (1989) : un MT32 couplé avec un U110.
- LAPC1 (1989) : carte ISA avec un MT32 et une interface MIDI MPU401.
- CM500 (1992) : un CM32L couplé avec un SC55.

A partir du U110 (1988), Roland va renoncer à la partie modélisation analogique devenue inutile, remplaçée par des samples multi-echantillonnés complets de sons dans tous les partials (car la mémoire coûte moins cher) : c'est la synthèse RS-PCM.
En silence, Roland abandonne la voie LA composite initiée avec le D50 et ouvre une approche sample&synthesis plus classique, faites de rompler plus ou moins programmable qui durera jusqu'au XP. Les U20/U220 (1989) introduiront un filtre multi-modes et des convertisseurs de meilleure qualité qui bénéficieront au MV30 (1990).
A ce titre, le Roland D70 (1990) n'est pas l'héritier du D50 mais bien le grand frère du U20 : il ne doit son nom qu'à une manoeuvre du service marketing de dernière minute, sa carte mère portant encore la référence U50.
En fait, le synthétiseur qui succède au D50, ce serait plutôt le JD800 (1991) et JD990 (1993) qui en reprennent la même structure (sans la modélisation analogique) mais pousse son concept beaucoup plus loin, annonçant le vrai successeur que sera le JV1080 (1994). Pour une vraie modélisation analogique complète Roland (pas juste l'oscillo comme sur le D50), il faudra attendre le JP8000 (1997).

Comme héritage, il restera la structure générale patch/tone/partial présente dans tous les synthés Roland depuis, l'intégration des multi-effets que tous le monde à repris et le filtre résonnant Roland - devenu multimodes - qui va continuer à chatouiller nos oreilles longtemps. 

Et comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, on retrouve des émulations du D50 sur le Roland V-Synt (2004) et sur la suite Synthé de Légende dans le Jupiter80.

IMPRESSIONS

Le son qui sort de cette machine full digital, addition de courts échantillons 8 bits et simulation d'oscillateur analogique, est impressionnant. Si le D50 a pris la suite du Yamaha DX7, ce n'est pas pour rien. Le résultat est à la hauteur des attentes : les PCM de transitoires d'attaques donnent aux sons une précision et une reconnaissance inconnue à l'époque (sauf sur les samplers et les K1000) tandis que la partie "analogique" apporte une épaisseur et une densité (merci le filtre résonnant) qu'on ne connaissait pas sur un synthé FM (Yamaha corrigera cela à partir du DX7II/TX802 et surtout sur la série SY). Il est difficile d'imaginer que la partie "analogique" est en fait virtuel : l'efficacité de ce filtre "analo" digital est étonnante, encore aujourd'hui. 

Le D50 est particulièrement bluffant sur les sons synthétiques, les basses, les cordes, les cuivres, les orgues et les vents. Le fait de pouvoir moduler le timbre d'un partial à l'autre (via le joystick dédié), comme la possibilité d'enchaîner les partials (une sorte de mini table d'ondes que le Korg WS poussera beaucoup plus loin) permet de créer des sons jamais entendus, même s'ils s'useront très vite comme Digital Native Dance. Jean-Michel Jarre en sera un grand consommateur sur Revolution. 

La machine a aussi ses limites. La première, c'est la chute de sa polyphonie dès que l'on veut superposer (mode Dual) deux tone avec 4 partials : on tombe de 16 à 8 notes. La deuxième, c'est qu'il n'est que bi-timbrale et encore seulement sur des sons simples composés de 2 partials, ce qui exclut d'en faire l'ami d'un séquenceur (à l'inverse des M1, l'ESQ1 et D20). La troisième, c'est la relative médiocrité de ses sons acoustiques, comme le piano, lié au fait qu'il n'a pas de sons composés de multi-échantillons suffisants (sauf à contourner le problème via 4 partials). Son implémentations MIDI est incomplète (le bender n'envoie rien). Et un petit souffle en sortie apparaît quand on utilise certain effet à fond. 

DESCRIPTION TECHNIQUE DU ROLAND D50 et D550

Type : expandeur numérique
Clavier : non (oui sur D50 : 61 notes avec sensibilité et aftertouch)
Ecran : 2 lignes de 40 caractères (pas bien grand), retro-éclairé bleu,
Aftertouch : oui, mais pas polyphonique
Synthèse : soustractive, à base de PCM et de simulation analogique (LAS)
Oscillateur : 32 partiels, 16 bits (soit 99 PCM, soit modélisation analogique de 2 ondes)
Filtres : TVF, TVA et passe-bas résonnant
Modulation : 3 LFO (3 par partial) et modulation en anneau sur 4 structures
Enveloppe : 3 ADSR
Polyphonie : 8 voix en mode Dual (4 partials pour 2 tones par patch) 16 voix (2 partials pour 1 tone par patch)
Multi-timbralité : 2 maximum en mode 2 partial par sons, qui permet le Split.
Mémoire interne : 64 sons, 4 M° pour 100 ondes échantillonnés.
Mémoire externe : sur carte RAM, 64 sons
Séquenceur : non
Arrangeurs : non
Egaliseur : 2 bandes semi-paramètrique, 
Effets : 8 chorus et 16 reverb (+16 sur carte externe)
Sorties : stéréo D/A 20 bits, casque,
Midi : in/out/thru
Dimension : rack 2 U
Poids : D50 : 11,5 kg ; D550 : 6,5 kg
Année de sortie : 1987-1991
Prix neuf : 13 500 Frs (2 000 €)
Prix d'occasion : 200 € (2013)
Option :
- PG1000 : module de programmation absolument indispensable.

LIENS ET SOURCES

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Mise à jour le 9 février 2014

Korg M1R-ex

LA WORKSTATION QUI CACHAIT UN SYNTHE ...




Le Korg M1, dont le M1R-ex est un des expandeurs, restera dans l'histoire des instruments électroniques à plus d'un titre : première machine appelée "workstation", hit de vente inégalé (250 000 ex), père d'une lignée Korg prolifique. Pourtant, rien ne prédisposait Korg a être l'heureux géniteur d'une telle merveille. Mais des signes l’annonçaient : Ensoniq avait sortie une workstation accessible l'ESQ1 en 1986, 2 ans avant le M1 et Roland travaillait en parallèle sur le D20, trés semblable au M1 dans sa structure. Et deux hits numériques l'ont devancé : le Yamaha DX7 (83) et le Roland D50 (87).

HISTORIQUE

Si le M1 marque le renouveau de Korg, il a été précédé par deux étapes : le Korg DW8000 (85) et le Korg DSS1 (86). Ces deux machines marquent de façon différentes l'entrée de Korg dans le monde des synthétiseurs numériques.

1984 : face à la déferlante du Yamaha DX7, la concurrence s'organise. Avec le DW8000, Korg propose une solution hybride "numérique&analogique" intéressante, mêlant ondes échantillonnées (les fameuses DWGS), DCO-VCF-VCA et delay digital. Si le succès d'estime est réel, le DW8000 ne fit pas le poids face au son FM. En parallèle, Korg se décide à sortir son premier sampleur 12 bits, disposant d'une faible mémoire mais d'un étage de synthèse complet, fortement commun avec le DW8000 : c'est le DSS1. Il arrive malheureusement un peu tard et, comme le DW8000, ne parvient pas à s'imposer face aux 16 bits "abordables" que proposent Akai ou Cazio. En 87, le Roland D50 débarque et renvoie aux oubliettes le DX7 et tous ses challengers.

Pourtant, en silence, les équipes de Korg (racheté par Yamaha en 87) préparent leur retour. Leur idée est simple : fournir un synthé complet, homogène où chaque élément est qualitatif : des sons les plus réalistes possibles en 16 bits, un étage de synthèse soustractive facile à programmer, un bon multi-effets intégré aux mieux, un séquenceur gérant patterns et multipistes et l'excellent clavier du DX7. Le tout enrobé dans un design moderne et ergonomique. Et pour parfaire l'ensemble, une banque de samples constructeur au dessus de tout soupçons. Certains diront que tout ça, c'est du marketing pour faire vendre. Mais, honnêtement, il faut reconnaître que l'ensemble des axes proposés sont tombés pile dans l'objectif.

Le Korg M1 sort enfin en 1988. En deux ans, il s'en vendra plus de 100 000 et une partie de ces sons d'origines deviendront des standards. Korg le maintiendra en production jusqu'en 1994 : 7 ans, c'est rare pour un synthé, surtout numérique. Premier synthé appelé "Workstation", ses records de vente ne seront jamais égalés : 250 000 ex. Et il restera en vente alors que ses successeur se suivent et se remplacent (série T, 0 et X). Yamaha peut se féliciter de son achat, le M1 l'a complètement remboursé de son investissement : il permettra même à la compagnie Korg de racheter les parts de Yamaha intégralement.

Question synthèse, le M1 est proches du D50 ou de la synthèse AWM de Yamaha qui utilisent la même approche (échantillons + synthèse soustractive). Mais, à la différence du Roland D50, le M1 ne superpose pas des attaques échantillonnées avec des timbres issus d'une synthèse "analogiques" numérique. Ici, tout est construit à partir d'échantillons et d'ondes, même les timbres analogiques, comme le faisait avant lui le DW8000 (en 8/12 bits au lieu de 16 bits). Cette technologie est enfin accessible grâce au nouveau VLSI développé par Korg et Yamaha, qui permet un prix d'entrée "modique" si l'on repense à ce qu'il offrait à l'époque.

Voici en quelques lignes l'histoire de sa lignée :
- DW8000 (1985) : 8 voies, monotimbrale, il introduit la technique des ondes échantillonnées (en 8/12 bits ici) injectées dans l'oscillateur numérique, avec un traitement soustractive analogique et delay digital en sortie. Le M1 lui doit beaucoup pour la partie synthèse.
- DSS1 (1986) : sampleur et synthétiseur, il apporte au M1 sa gestion des échantillons (en 12 bits ici) et plusieurs multi-sons en ROM. Le T1 intégrera une RAM permettant d'accueillir plus de samples du DSS1.
- M1 (1988) : synthé de l'année, qui signe le renouveau attendu de Korg. Synthèse AI, 16 voies en 16 bits, 4 M° de samples (100 sons et 44 percussions), séquenceur, multi-effets.
- M1R (1989) : l'expandeur du M1 en tout point identique.
- Série T (1989) : un M1 augmenté - clavier 88 notes (T1) ou 76 notes (T2) ou 61 notes (T3), écran plus grand, lecteur de disquette, séquenceur de 50 000 events, ROM de 8 M°. RAM de 1M° pour charger des samples externes, provenant du DSS1 (uniquement sur EX et T1)
- M3R (1989): version simplifiée du M1R en rack 1U, 3 M°, 1 seul Osc par Program, pas de séquenceur et n'acceptant pas les cartes de la série M1.
- M1-ex (1990) : le M1ex voit sa ROM de sample passer à 8M°, provenant de la série T.
- M1R-ex (1990) : expandeur du M1ex, 8 M°, 190 sons, 85 percus. Un peu l'expandeur du T3.
- WaveStation (1990) : en fait, c'est lui qui aurait du succéder au M1. Une synthèse AI mature incluant vectorielle et wave sequencing issue des travaux de Dave Smith et John Bowen (anciens de Sequential, puis R&D de Yamaha). Mais l'absence de séquenceur, des bugs de jeunesse et une certaine complexité vont faire de lui le synthé Korg qui complète le M1 (il en lit les cartes) sans le remplacer. Version WS EX en 1991 (avec piano et percussion), expandeur WS A/D (1991) et WS SR (1992). Fin beaucoup trop rapide pour cette série ...
- Série 0 : censé être le successeur du M1 : 32 voies, nouveau chip, amélioration des effets et de la synthèse AI2 (mais plus de RAM). La série comprend le 01/W (1990), 01/WFD (rajoute un lecteur de disquette), 01/W Pro (1992, 76 notes) ; 01/W ProX (1992, 88 notes). Ils ont leurs expandeurs : le 01R/W (1991) idem 01/W avec séquenceur intégré. le 03R/W (1992), le successeur du M3R et le 05R/W (1993): une version demi-rack du 03.
- Série X (1993) : version downsizé de la série 0, GM. Elle comprend le X3 et X3R (1993), X2 et X5 (1994) et X5D.
- i3 (1993) : un X3 en mode arrangeur professionnel toujours basé sur la synthèse AI2.
- Trinity (1995) : il clôt la famille M/T/0/X basée sur la synthèse AI et ouvre une nouvelle ère pour Korg annoncé par le WaveDrum (1994) : la synthèse à base de modélisation physique.

IMPRESSIONS

Le Korg M1 fait partie de ces instruments électronique qui, 25 ans après leur sortie (1988), tiennent encore leur place dans un mix, c'est tout dire : quelle présence ! A la réécoute (je ne l'avais plus eu en main pendant 20 ans), j'ai été frappé par la clarté du son, son niveau de définition, sa dynamique, sa largeur stéréo et son expressivité. Le M1 excelle dans les sons de nappes aériennes, intenses ou évolutives, les choeurs éthérés, les instruments à vent, les basses percutantes. Plusieurs programmes sont devenus mythiques : Piano8, Piano16, Universe, ... même si le fameux piano me laisse plutôt sceptique, à l'inverse du reste. 

Si le Korg M1 a eu le succès que l'on sait, il faut en chercher les raisons d'abord au cœur de ce qu'il est : un grand synthétiseur. D'aucun disent qu'il est trop simple et qu'il n'offre pas une grande profondeur de programmation. Et c'est vrai, ce n'est pas un synthé de recherche. A la complexité du Yamaha DX7, il répond par une chaîne de traitements soustractive classique : DCO-DCF-DCA-Effets (renommer DCO-VDF-VDA-Effets, synthèse AI oblige, sachant que les DSP sont fait maison). Comme le DW8000, son prédécesseur, programmer un son est donc un jeu d'enfant : chaque page est complète, et les soft keys sous l'écran permettent d'aller rapidement. Même si le nombre de paramètres est restreint, il permet de brosser une très large palette sonore, avec un grain très soft, velouté qui lui est vraiment propre. Sa faiblesse vient de son filtre non-résonnant (VDF) qui limite le registre dans les basses granuleuses et grasses, même si la qualité des samples multi-échantillonnés et son niveau de sortie compensent en partie ce manque (comme sur l'Alesis QuadraSynth). Il est à noter que ni la série T, ni le 01/W ne rajouterons de filtre résonnant, restant bâtie sur la même architecture que le M1.

La richesse de sa palette sonore en font un partenaire privilégié de jeux. Il faut bien comprendre que le M1 n'est pas un rompler, un bête lecteur d'échantillons (malgré ce que certains disent). Oui, il contient bien des échantillons en ROM (4 M°, 8 M° sur la série EX) : 62 timbres multi-échantillonnés, 15 transitoires d'attaques, 23 formes d'ondes analogiques (dont 14 DWGS issues du DW8000, des ondes additives ou formant issu du DSS1) et 44 sons complets de percussions. Mais ces échantillons sont ensuite injectés dans l'oscillateur, DCO seul ou par deux dans un Program (par deux, on passe de 16 à 8 voix de polyphonie). On regrette toute de même de ne pouvoir moduler un oscillateur par l'autre en mode double (en parallèle seulement). Et chaque Program peut ensuite être inséré dans un Combi de 8 Programs maxi, offrant des possibilités d'assemblage assez unique pour l'époque, mais dans les limites de la polyphonie.

Il faut dire un mot de la qualité des échantillons dont il dispose. Korg a fait le choix avec le M1 d'échantillonner à travers le monde des timbres musicaux et variés, en plus des ondes provenant du DW8000 et des samples du DSS1. Cette bibliothèque sonore fait encore aujourd'hui référence par sa qualité et sa diversité (elle est doublée sur la série EX). Cette banque est tout sauf passe-partout. Comme Kurzweil avec le K1000, Korg propose une couleur propre, une définition du timbre qui fait que le M1 est reconnaissable entre tous. A la différence des rompleurs GM, il ne cherche pas seulement à imiter les sons mais à leur donner une identité propre. Les ingénieurs et les musiciens qui sont à l'origine de sa conception voulaient un instrument original, pas une copie, et cela s'entend dès qu'on travaille un peu ses sons et qu'on s'éloigne des banques d'origines.

Un autre point qu'il faut signaler, c'est la qualité de ses 2 multi-effets 16 bits (33 effets disponibles) qui participent directement du rendu final, en série ou en parallèle. Ici, nous avons pas affaire à un étage un peu faible (comme le D50) ou cache misère mais bien à un des points forts du M1 (identique au Korg A3). Comme les timbres, les effets ont était choisis pour élargir la musicalité du Korg M1 et participent directement du rendu sonore, et de son succès. Ils sont tous sauf transparents ou passe-partout (écoutez le Symphonic Ensemble ...). Attention par contre à son usage en mode Combi et multitimbrale, car un seul jeux d'effets s'applique à l'ensemble des Programs (comme sur le WaveStation).

Le séquenceur, de part sa capacité limité (7700 notes en mode 50 prog/50 combi, 4400 mini en mode 100 prog/100 combi), servira surtout de module à patterns ou de bloc notes. Il est bien conçu et facile à utiliser mais reste la partie la plus faible de la machine, même s'il propose 16 pistes et toutes les fonctions de base qu'on attend d'un séquenceur inboard.

DESCRIPTION TECHNIQUE DU KORG M1, M1R, M1-ex et M1R-ex

Type : worstation (synthétiseur/sequenceur/effet)
Format : clavier de 61 notes (M1 et M1ex) ou rack 2U (M1R et M1R-
Affichage : écran LCD 2 lignes (40x16) rétro-éclairé de 80 caractères
Clavier : aftertouch : oui, mono et assignable ; vélocité
Split : oui
Layer : oui
Synthèse : AI Synthesis System (échantillons et synthèse soustractive numérique), 2 osc, 2 filtres, 3 enveloppes, 1 LFO
Filtre : numérique, 16 bits (VDF : filtre numérique variable)
Polyphonie : 16 voix en mode unique, 8 en mode double, 16 oscillateurs numérique
Multi-timbralité : 8 timbres
Mémoire interne : 100 multi-échantillons (190 sur EX) et 44 samples de percussions (85 sur EX) dans 4 M° (8 M° sur les série Ex), 100 program/100 combi/4400 notes ou 50 program/50 combi/7700 notes
Séquenceur : 8 pistes, 10 songs, 100 patterns, 4400 à 7700 événements (15 400 avec carte RAM),
Effets : oui, 2 multi-effets de 33 effets en 16 bits (reverb, chorus, delay, ...) qu'on retrouve dans le Korg A3.
Sorties : 1 stéréo, 2 aux mono assignables sans effets, casque
Entrées : 2 slots pour cartes (ROM de programmes ou RAM de sauvegarde),
Pédales : 1 sustain et 2 controles assignables
Midi : In/Ou/Thru
Dimension : 100x35x11cm (M1)
Poids : 13,5 Kg (M1) et 4,5 Kg (M1R)
Consommation : x Watts
Année de sortie : 1988
Nombre produit : plus de 250 000 entre 1988 et 1994
Prix neuf : 15 000 Frs (2 300 €)
Prix d'occasion : 170 € (2013),
Options :
- Carte RAM séquenceur : 15 400 events
- Cartes ROM programmes : une grand nombre qui complète les timbres inboard ou utilisent ceux-ci
- Cartes RAM programmes : pour étendre les capacité de 100 Program et 100 Combi
- Etant un synthé "de masse', le M1 fit l'objet d'un nombre important d'options produites par des sociétés privés tierces. Je retiendrai en particulier le M1 PlusOne, avec son extension de 4M° supplémentaires, qui annoncait la série EX.

LIENS

Sound of Music : une pagé dédiée pleine à craquer de bonne chose
La page WikiUK trés bien documentée
Article très intéressant dans SOS qui revient sur l'histoire de ce best seller
Une belle page de ressources Mac et PC
Jean-Marc Melot : sa page sur le M1
Site dédié à aux série M/T
La page dédié de Polynominal
La page dédiée du site Vintage Synth

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Mise à jour 12 octobre 2013