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Arturia MiniBrute

PETIT MAIS COSTAUD*




Dans mon set, l'Arturia MiniBrute est en même temps à sa place et unique. A sa place au milieu des machines analogiques, comme le Matrix. Et unique car il est le seul représentant de son espèce : un synthé analogique monophonique sans mémoires et entièrement contrôlable par son panneau avant. C'est un vrai néo-analogique avec la particularité d'être produit par un des leaders des synthés VA logiciel ou hardware, Arturia. Comme quoi, on revient toujours au modèle, même quand on est un excellent copiste.

HISTORIQUE

C'est ici que les hasards qui n'en sont pas aboutissent à un tel produit. Derrière le Minibrute, il y a la rencontre entre Yves Husson, un grand monsieur connu pour la conception des modulaires DIY YuSynth, et Antoine Back, collaborateur chez Arturia. Le hasard, c'est que ces deux messieurs habitent Grenoble et se soient croisés un jour. Puis que l'idée de réaliser un synthé hardware analogique ait fait son chemin chez Arturia. Puis que le concept ait rencontré les attentes de Yves Husson lorsqu'on lui a proposé d'y participer. Le résultat est aujourd'hui là : le premier synthé analogique de grande diffusion conçu en France depuis au moins 30 ans (RSF Kobol, 1978). L'Arturia MiniBrute étant une machine récente et française, l'information ne manque pas (cf l'excellent test de Synthwalker sur AF) et je vous renvoie vers les liens en pied de pages pour en savoir plus.

IMPRESSIONS

Dans les lignes qui suivent, je veux me concentrer sur les points qui, à mes yeux, font la différence.

Le son : on pourrai digresser des heures sur sa conception, son origine française (cocorico !), son héritage modulaire, mais cela ne pèse pas grand chose si le son n'est pas à la hauteur de nos attentes. On connait d'autres machines néo-analo qui ont déçu sur ce point précis : la marque, l'histoire, les composants coûteux sont là mais le son n'y est pas (assez). Sur ce point précis, le MiniBrute arrive masqué. Derrière sa petit taille et son clavier de 2 octaves qui ne promet pas monts et merveilles, il offre une versatilité sonore rarement atteinte sur une machine de ce type et à ce prix. Youtube et SoundCloud fourmillent de démos plus différentes les unes que les autres. En un mot, l'écouter, c'est l'adopter.

L'efficacité : la conception inspirée des modulaires évitent les écueils du "truc" d'ingénieur coûteux en n'utilisant que des composants standards. Mais cette basique attitude est sans impact sur le résultat : vous retrouvez sur le Minibrute tout le nécessaire pour concevoir vos sons rapidement, sans fioritures inutiles. Ce synthé a été pensé pour le design sonore par des connaisseurs eux-mêmes très pratiquants. Et je confirme des deux mains : cette machine est épatante de facilité. Que vous soyez un "visualisateur" ou un programmeur itératif, vous arriverez à vos fins et le résultat ne vous décevra pas.

Sa taille : faire tenir autant de capacité dans un format si petit, c'est vraiment appréciable. On sent que le panneau avant a été optimisé au maximum pour permettre d'offrir le maximum de fonctions accessibles (plus de 40 à vue de nez).

Son originalité : le choix du filtre Steiner, à contre courant de la Moog attitude, apporte beaucoup à la machine. Et que dire des enrichissements nombreux et pertinents. Là, on sent l'origine "modulaire" ! Avec l'UltraSaw, le Métalizer (Yusynth inside!), le BruteFactor, le sub VCO, les modulations sont nombreuses et variées entre les paramètres de l'oscillateur et le LFO. Je vous le dis, que des bonnes choses pour ceux qui aiment les sons synthétiques.

Ses faiblesses : une apparente, c'est qu'il n'a qu'un VCO. Au premier abords, adieu richesse des ondes entremêlées ? Que nenni ! Yves Husson a contourné le problème avec élégance en dotant les 3 formes d'ondes standards d'un enrichissement particulier : UtraSaw, PWM, Metalizer. Le résultat, en plus des modulations du LFO, font complètement oublier la "limite" du VCO seul. Cerise sur le gâteau : les 3 formes d'ondes sont mixables ;-)

Une vraie faiblesse, c'est le clavier, juste trop petit et ne transmettant pas la vélocité (seulement en Midi, zut). Pour la vélocité, je pense qu'une prochaine mise à jour du firmware pourrait résoudre le problème. Pour le clavier, je ne vois pas de solution. Une idée pour le développement de la gamme : une version sans clavier à 400 € et une version Mk2 avec 3 octaves.

Pour finir certain diront que l'absence de mémoires est rédhibitoire. Bien au contraire. Cet appareil vous force à faire un choix entre les machines "1000 sons in the box" et la lutherie électronique. Avec le MiniBrute, vous apprenez à connaitre votre instrument au niveau de la conception même du son, pas seulement du jeu avec celui-ci, les paramètres accessibles facilement font donc partie de l'expression musicale. Si vous n'êtes pas sur d'être un sound designer, vous allez enfin le découvrir.

DESCRIPTION TECHNIQUE DU ARTURIA MINIBRUTE

Type : synthetiseur
Format : clavier de 2 octaves avec panneau avant, Midi
Affichage : aucun ;-)
Aftertouch : oui, mono et assignable au CutOf,
Split : non
Layer : non
Synthèse : analogique soustractive
Filtre : 1 VCO Steiner analogique, multimode, résonnant, 2 pôles, 12 dB/octave complété d'un sub-VCO
Oscillateur : 1, proposant 3 ondes mixables (+noise)
Enrichisseurs : Metalizer, PWM, UltraSaw, BruteFactor,
Enveloppe : 2 (filtre et segment), 4 segments (ADSR YusSynth)
LFO : 1, numérique, avec plusieurs sources de modulations, synchro sur l'arpégiateur
Vibrato : 1 (un LFO dédié)
Polyphonie : 1
Multi-timbralité : non
Mémoire interne : non
Séquenceur : arpégiateur numérique, 12 notes, synchronisable en Midi
Effets : non
Sorties : mono
Entrées : oui
Midi : In/Ou
CV/Gate : oui, 3 In/2Out
Dimension : 32x39x7
Poids : 4 Kg
Consommation : x Watts
Année de sortie : 2012
Nombre produit : plus de 3000 à fin 2012
Prix neuf : 500 €
Prix d'occasion : 485 € (2012),
Options : ?

LIENS

Des patches pour le Minibrute
La page MiniBrute sur le forum Anafrog
Le site d'Arturia très bien alimenté
Test complet sur AF par Synthwalker avec un interview passionnant d'Yves Husson.
Pas vintage mais déjà chez Vintage Synth

*Citation d'Yves Husson parlant du Minibrute.

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Roland M-VS1 Vintage Synth

DES VIEUX SONS ET DES BONS !



HISTORIQUE

La série des expandeurs M est issu des cartes SR-JV et VE (sauf le M-GS64) qui permettaient d'étendre les capacités des synthés XP et des expandeurs JV. Il y avait ainsi 5 expandeurs Roland :
- M-GS64 : le généraliste du groupe, concurrent du Akai SG-01K, reprend les sons du SC88.
- M-DC1 : basé sur la carte SR-JV Dance.
- M-SE1 : rassemblant des ensembres cordes avec traitement RSS 5 (tridimensionnel)
- M-OC1 : offrant l'accés à une grande palette de sons orchestraux
- M-VS1 : collection de son vintage, concurrent direct du Akai SG-01V (plus modeste en qualité sonore)
- M-BD1 : ensemble de sons de basses et de batterie. un des modules les moins connu.

PRESENTATION

Le M-VS1 reprend en particuliers des sons des cartes SR-JV 80-94, SR-JV 80-08, de la série JV et XP. Il offre une collection de sonorités analogiques de toutes beautés, couvrant un large spectre d'appareils, issues des Roland Jupiter, Super Jupiter 4, 6 et 8, Juno, System 700, TB303, TR808, CR78, série SH et même le D50. On y trouve aussi en bonne place des échantillons pris sur les Arp, Hammond B3, MiniMoog, Matrix, Oberheim 2-voices, Prophet 5, ... Le Roland M-VS1 se rapproche plutôt, sans l'égaler, du E-mu Vintage Keys (93) sortie 2 ans plus tôt et qui aura fortement marqué les esprits.

A la base, c'est de la synthèse RS-PCM (ReSynthesis-PulseCodeModulation) qui apparait dans la série U (U110, 1988) en 12 bits puis qui est développée avec filtre résonant multi-mode sur le U20, le D70, le MV30, le JD800 puis en 16 bits dans la série JV : du multi-échantillon re-samplé et modulé. Ce n'est pas du bête sample de première génération. Comme le dit Roland "les caractéristiques de chaque harmonique à l'intérieur d'un échantillon sont évaluées avant de modifier le caractère général du contenu du son en réglant chaque enveloppe d'harmonique". C'est un des points qui marque l'oreille : ce petit module de sons presets offre des patchs extrêmement dynamiques, expressifs, très loin des boites à sons "rompler" habituelles. C'est aussi dû aux filtres qui ont l'air de très bonne qualité : le Time Variable Filter (TVF), uniquement éditable en mode GM-GS et via midi. Les sons ne sont pas d'emblés éditables, mais c'est possible avec n'importe qu'elle éditeur de la série JV, car le moteur est identique au JV-880, JV-1080, XP et consorts. Attention, éditable ne veut pas dire sauvegardable : ce n'est pas prévu.

DESCRIPTION TECHNIQUE

Type : rompler de samples analogique
Visualisation : écran 3 digit.
Synthèse : identique au JV1080 (4 partial pour 2 tones pour 1 patch) en 64 bits
Filtre : TVF multimode
LFO : 2 à 7 ondes et 2 destinations
Enveloppe : 3
Nombre de sons : 255 wave réparties en 256 patches (éditable uniquement via MIDI)
Mémoire : 8 M° de mémoire d'ondes 16 bits linéaire compressées valant environs 16 M°
Multitimbrale : 7 sons simultanés + 1 set de batterie
Polyphonie : 28 (mais elle diminue très vite à l'usage)
Set de batteries : 8
Performance : 17
Effets : reverberation (8), chorus (3)
Midi : In/Out/Thru x 1
Sortie : stéréo, casque
Entrée : stéréo (sans traitement interne)
Poids : 2,6 kg
Année de sortie : 1995
Prix neuf : 3 650 Frs
Prix d'occasion : 100 € (2008)

SOURCES ET LIENS

Catalogue PianoShow 95, page 6.
Catalogue DirectMusic 95, page 51.
Birdland : roland MVS1
Rolandmuseum : Roland MVS1
Studio d'Azy : Une présentation rapide
Synthman : page sur les Roland Sound Expansion
Exemple de sons provenant de la carte SR-JV80-04
SoundOnSound : review des modules
Jenfi Home et sa présentation complète

Mise à jour le 12 mai 2012

Ensoniq ESQ1

UN SON ANALO/NUMERIQUE QUI NE S'OUBLIE PAS

Même si le terme de première workstation "grand public" a été fortement préempté par le Korg M1 (88) et le Roland D20 (88), l'histoire doit rendre justice au ESQ1, arrivé en 1986 (et à qui le M1 et le D20 ont beaucoup emprunté : hommage à une référence ?). Avant, il y avait bien des workstations, mais elles relevaient du fantasme pour le commun des mortels : Synclavier, PPG, Fairlight, AudioFrame, Diaxys voir l'Oberheim OB8 (avec ses modules Dsx et Dmx). D'ailleurs, en fait, c'était bien ces dernières qui méritaient l'usage du terme workstation.

HISTORIQUE

Il est le premier à associer dans une même machine - et à ce prix - un synthétiseur puissant et multi-timbrales, un sequenceur réellement performant et des capacités de contrôle MIDI qui ont font le coeur de commande d'un home-studio. Il ne lui manque que des effets, ce qu'une Midiverb de l'époque compensait rapidement.

L'ESQ1 est le résultat du travail des équipes d'Ensoniq. Ce sont les anciens concepteur du Commodore 64, qui avait déjà fait trés fort en lançant le Mirage (85), le premier sampleur pas (trop) cher : le marché américain se souvient encore du son caractéristique de ce 8 bits. A ce titre, l'ESQ1 est une machine qui exploite pleinement les capacités d'un processeur dédié : le Q-chip (le même que le Mirage). Et surtout, c'est une machine conçue pour les musiciens qui aime faire leur son : ce n'est pas un lecteur d'échantillons mais un vrai synthétiseur ;-)

A l'époque, c'est pourtant son piano multi-échantillonné qui va en marquer beaucoup (1 échantillons par octaves). Mais ce serait oublier la puissance de cette machine : 3 oscillateurs par voie offrant l'accés à 32 formes d'ondes (ondes additives, formants, ondes multi-échantillonnées), une vraie stéréo, 3 LFO, 4 Enveloppes à 6 étages/7 segments, des filtres analogiques (CEM3379) résonnant 24 dB/4 pôles. L'ESQ1 peut produire une grande variété de sons : des nappes trés PPG, des leads à la Moog, des strings à la Oberheim ... tous ça l'ESQ1 vous le donne.

En 88, le ESQ1+ (sequenceur de 20 000 notes, 80 sons d'usines sur cartouche) puis le SQ80 (89) prend la suite, rajoutant l'aftertouch polyphonique, un lecteur de disquette, 75 formes d'ondes multi-échantillonnées et mieux bouclées, 5 kits de batterie et une enveloppe de réverb (et le tout compatible avec les banques sons et séquence du ESQ1). Puis ce sera le VFX (suivi du VFX sd), qui mettra la barre encore beaucoup haut. Mais c'est une autre histoire.

IMPRESSIONS

L'ESQ1, il ne fait pas synthé plastoc à l'italienne. Il y a de la tôle, et ça se sent au bout des bras. De construction solide, il résiste aux années et les composants internes sont de qualités. C'est du synthé US de la grande époque. Le clavier est agréable et les possibilités MIDI étendues en font un bon clavier de commande standard. Si ce n'était son poids, ce serait le clavier de scène idéal à trimbaler sans trop se préoccuper de sa fragilité.

Ses sons m'ont toujours laissé sans voix. Sa synthèse hybride à 3 oscillateurs, nourrie d'échantillons 8 bits et de courbes analogiques, produit des timbres d'une rare puissante sonore. Plus tard, le VFX nous fera le même coup en mieux. L'ESQ1 n'est pas un lecteur d'échantillons mais bien un synthé d'une rare puissance. Je n'ai pas souvent entendu d'aussi belles nappes, graineuses à souhait, vibrantes et modulées. C'est l'anti DX7 par excellence. Il est aussi très à l'aise sur les basses, qu'elles claquent ou pas. Ainsi que sur les sons très électro. Sa dynamique est bluffante et il faut veiller aux niveaux sous peine de saturer.

La programmation est assez aisée. Tout les accès aux pages se font via les boutons dédiés répresentant sur le panneau avant la structure d'un son. Chaque détail de page est ensuite accessible via le menu à 8 boutons entourant l'écran. C'est clair et rapide et beaucoup de concurrents s'en inspiront. On est loin de la complexité d'un DX7.

DESCRIPTION TECHNIQUE DE L'ENSONIQ ESQ1

Type : workstation
Clavier : 61 notes, lesté, avec sensibilité et vélocité polyphonique, d'origine Fatar
Aftertouch : non
Synthèse : soustractive,
Mémoire : table de 32 ondes échantillonnées ou analogique, avec traitement analo-numérique
Résolution : 8 bits (idem Mirage partageant la même puce)
Oscillateurs : 3 digitaux par voie (24 en tout), synchro des ocs 1 et 2, modulation en anneau
Enveloppes : 4 à 7 segments
Filtres : analogiques 4 pôles, 24 Db (6 Db/pôle) résonnant
Polyphonie : 8
Multi-timbralité : 8
Split : oui, avec accord par partie splitté
Layer : oui
Mode : Poly, Omni, Multi ou Mono
Mémoire interne : 40 sons internes, 80 sur cartouches
Sauvegarde : cassette, cartouche, SysEx,
ROM : 3.5 changeable sur puce
Séquenceur : 8 piste, 2400 notes (10 000 avec extension), 10 songs, 30 patterns de 999 mesures maximum.
Effets : pas d'effet (delay midi possible)
Sorties : stéréo
Entrées : non
Midi : In/Out
Dimension :
Poids : lourd ;-)
Année de sortie : 1986
Prix neuf : 12 000 Frs
Prix d'occasion : 300 € (année 2011) en hausse

SOURCES ET LIENS

Musicien n°3, page 88
Keyboards n°3, page 64
Keyboards HS n°4, page 35
SynthMuseum : ensoniq esq1
vintagesynth : page sur l'esq1
Ensoniq ESQ1 Hacker Pages : la trousse à outil pour entretenir l'ESQ1
Site de Margus sur l'ESQ1
La page de Buchty
MyAnalogGear : page sur le ESQ1
Le site bien documenté de Rick C.
http://soundprogramming.net/synthesizers/ensoniq/ensoniq_esq_1


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Mise à le jour le 10 janvier 2011