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Roland D550

LE SYNTHE DE LA REVOLUTION


Le Roland D50 - dont le D550 est l'expandeur - a marqué l'histoire du synthétiseur à plus d'un titre. Il a mis fin au règne sans partage des Yamaha DX et autres synthés FM. Il a introduit les effets numériques intégrés sur un synthé de grande diffusion et il est l'un des premiers représentants de la génération sample & synthèse (avec le Kurzweil K1000) qui va régner jusqu'à l'arrivée de la modélisation (qu'il introduit aussi partiellement). Il pose les bases d'une architecture de synthèse qui, transformée, modifiée, fera le succès de Roland pendant un paquet d'années. Face à ce succès, comment imaginer que le Roland D50 - et son expandeur D550 - est issu d'une rencontre entre la nécessité et l'innovation ?

HISTORIQUE

Quand le D50 sort en 1987, il représente pour Roland le synthé du dernier recours. Le Yamaha DX7 a imposé sa loi depuis 1984 et les efforts de Roland pour lui résister on été vains. Ce n'est pas que Roland sorte de mauvaises machines, bien au contraire, mais la série des Juno et Jupiter qui culmine avec le JX10 (1986) - splendide analogique mais semi-échec commercial - n'est plus en adéquation avec les attentes du publics. Comme Korg, Roland souffre : l'entreprise doit se sortir de ce mauvais pas car ses réserves sont entamées depuis 1985 et ne lui permettront plus de résister longtemps.

Le président de Roland, Ikutaro Kakehashi, sait que l'avenir est au numérique. Avec ses équipes - un brin démoralisées - il a bien analysé le succès du DX et des samplers, mais aussi leurs faiblesses et limites. Il va poser un cahier des charges ambitieux : une machine simple à programmer, un moteur sonore ayant la définition du digital et la chaleur et la profondeur des analogiques Roland, des effets de qualité inboard et des sons finis immédiatement disponibles, pour marquer l'oreille dès la première écoute (Fantasia).

Très vite, la voie du sample est retenue - grâce aux travaux sur le S50 (1986) - mais Roland fait face à une contrainte majeure : même en 8 bits à 32 kHz, les samples complets sont trop lourds et saturent la ROM de 128 kb, insuffisante si l'on veut rester dans l'enveloppe budgétaire prévue. Pour contourner cette difficulté, il est décidé de construire le son en deux partie : une partie gérant des samples PCM ne contenant que de courts échantillons d'attaques et des ondes bouclées et une partie, complétant l'attaque, simulant un générateur d'ondes "analogique", avec un filtres passe-bas résonnant. C'est la fameuse synthése LA (Linear Arithmetic Synthesis), une synthèse composite, linéaire à deux positions (onde d'attaque et onde de maintien). 

En 1990, en moins de 3 ans, Roland aura vendu plus de 300 000 D50, malgré l'arrivé du Korg M1 (1988) qui a résolu le problème de mémoire, propose la multitimbralité et un séquenceur. Avec le D50, Roland a bien son best-seller qu'il saura parfaitement exploité en terme marketing.

LA SYNTHESE

Malgré un nom compliqué, la structure de production sonore est simple : un patch composé de deux tones (upper et lower), chaque tone étant composé de deux partials (équivalent d'un oscillateur) qui peuvent moduler soit un PCM, soit la modélisation analogique. Au sein de chaque tone, les partials sont agencés selon 7 structures préprogrammées, un peu comme les algorithmes des DX, dont 4 avec modulation en anneau. On peut empiler deux patch (mode Dual), divisant alors la polyphonie par 2 (16 à 8). A noter que même si les échantillons sont en 8 bits, la synthèse est bien gérée en 16 bits (processeur UPD78312G).

Pourquoi cette construction particulière à base de partials indépendants ? Parce ce qu'il faut produire un son complet à partir d’éléments aussi différents qu'un sample d'attaque court et une onde bouclée simple ("analogique" ou échantillonnée), question qui ne s'était jamais posée en ces termes avant. C'est la solution retenue par Roland pour reconstruire un son le plus réaliste possible, sans échantillonner l'ensemble de l'onde.  

Pour la partie PCM, censée donner réalisme au son, nous disposons de 99 échantillons courts en 8 bits 32 kHz, stockés sur une ROM de 128 kb (cela ne fait pas lourd vu d'aujourd'hui !). Ces échantillons sont de 3 ordres : 47 transitoires d'attaques simples, 23 ondes bouclées et 29 enchaînements d'échantillons (un peu comme une table d'ondes simplifiée). Ces échantillons n'étant pas multi-échantillonnés, la tessiture d'usage peut être restreinte, voir insuffisante (adieu piano).

Pour la partie "analogique", censée donner du corps au son, nous disposons d'une simulation d'oscillateur disposant des ondes saw et square, avec largeur variable (ce qui permet de compenser l'absence du triangle). Les ondes sont bien calculées et non échantillonnées comme dans le Korg DW8000 ou l'Ensoniq ESQ1 (il me semble que le K1000 les calcule aussi). Nous avons sans doute là un des premiers oscillateur Virtual Analogique au monde. Cette partie "analogique" est complétée par une très belle simulation de filtre 4 pôles passe-bas résonnant, mais pas encore multi-modes. Ce filtre participe beaucoup à la qualité du son du D50.

Pour la partie sculpture du son généré, nous disposons d'un set soustractif classique, traité en 16 bits : VCF, VCA, égaliseur et LFO. Les VCF et VCA traditionnels sont renommés ici TVF (Time Variant Frequency) et TVA (Time Variant Amplitude) car variables sur la durée et digitaux. Chacun dispose d'une enveloppe à 5 segments, simple mais particulièrement rapide. Il y a 3 LFO avec 4 ondes, routables vers 3 destinations. Et enfin, nous avons un égaliseur numérique 2 bandes semi-paramétrique pour parachever le travail. Ce bel ensemble permet de donner aux PCM une expressivité qui fait la différence avec les simples romplers.

Roland complète son étage de synthèse par des effets de qualité (7 chorus/flanger et 32 reverb/delay), lissant les différences entre les PCM et les ondes bouclées. A ce titre, pour la première fois, les effets ne sont pas indépendants des patchs - comme un élément supplémentaire - mais font intégralement partie du système sonore : ils participent directement à l'embellissement du son final. Cerise sur le gâteau de riz, les convertisseur D/A en 20 bits renforcent la définition et la dynamique du son.

L'ensemble bénéficie d'un chemin de programmation logique, simple qui fait aussi la force du D50 face à la complexité du DX. Pour moi, il n'y a pas de machine à l'époque qui offre tant de technologies différentes avec autant de facilité d'usage. C'est une des grandes forces du D50 : il rend accessible la puissante synthèse sonore hybride qui le constitue.

LA LIGNEE

Si on peut considérer aujourd'hui que le D50 n'a pas eu de vrai successeurs (et non ...), il a bien initié une gamme avec les D20, D110, ... même si aucun ne peut prétendre faire aussi bien en terme sonore.

Voici d'ailleurs la liste de la série D de Roland :
- D50 (1987) : l'initiateur de la lignée et son vaisseau amiral.
- D550 (1987) : l'expandeur du D50, sans joystick.
- MT32 (1987) : un expandeur à la synthèse LA simplifiée, multi-timbrale, low-cost, fait pour compléter les pianos numérique Roland ou être la source sonore des jeux video sur PC. La première génération travaille en 15 bits puis passe en 16 bits, dispose de convertisseurs de moins bonne qualité, souffle un peu beaucoup et n'est programmable que via une interface. 
- D110 (1988) : expandeur multi-timbrale du D10. Sans être capable de sortir les sons du D50, il a sa propre personnalité et une qualité indéniable, supérieure au MT32 dont il est pourtant issu. Ces convertisseurs soufflent moins, les effets sont plus restreints, il a un seul LF0, pas de PWM et la dynamique reste inférieure. Mais cela reste un bon expandeur LA.
- D20 (1988) : D110 version clavier avec séquenceur 8 pistes et lecteur de disquette. Il est plutôt un concurrent des workstations comme le Korg M1 ou le Yamaha YS200.
- D10 (1988) : un D20 sans séquenceur ni lecteur de disquette. Le vrai pendant clavier du D110.
- E20 (1988) : un MT32 avec un arrangeur et un clavier de 5 octaves.
- MT100 (1988) : un MT32 couplé avec un séquencer PR100.
- D5 (1989) : un D10 de 5 octaves.
- GR50 (1989) : un D110 couplé avec une interface pour guitare synthé.
- RA50 (1989) : l'expandeur du E20.
- CM32L (1989) : un module MT32 basic pour PC. 
- CM64 (1989) : un MT32 couplé avec un U110.
- LAPC1 (1989) : carte ISA avec un MT32 et une interface MIDI MPU401.
- CM500 (1992) : un CM32L couplé avec un SC55.

A partir du U110 (1988), Roland va renoncer à la partie modélisation analogique devenue inutile, remplaçée par des samples multi-echantillonnés complets de sons dans tous les partials (car la mémoire coûte moins cher) : c'est la synthèse RS-PCM.
En silence, Roland abandonne la voie LA composite initiée avec le D50 et ouvre une approche sample&synthesis plus classique, faites de rompler plus ou moins programmable qui durera jusqu'au XP. Les U20/U220 (1989) introduiront un filtre multi-modes et des convertisseurs de meilleure qualité qui bénéficieront au MV30 (1990).
A ce titre, le Roland D70 (1990) n'est pas l'héritier du D50 mais bien le grand frère du U20 : il ne doit son nom qu'à une manoeuvre du service marketing de dernière minute, sa carte mère portant encore la référence U50.
En fait, le synthétiseur qui succède au D50, ce serait plutôt le JD800 (1991) et JD990 (1993) qui en reprennent la même structure (sans la modélisation analogique) mais pousse son concept beaucoup plus loin, annonçant le vrai successeur que sera le JV1080 (1994). Pour une vraie modélisation analogique complète Roland (pas juste l'oscillo comme sur le D50), il faudra attendre le JP8000 (1997).

Comme héritage, il restera la structure générale patch/tone/partial présente dans tous les synthés Roland depuis, l'intégration des multi-effets que tous le monde à repris et le filtre résonnant Roland - devenu multimodes - qui va continuer à chatouiller nos oreilles longtemps. 

Et comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, on retrouve des émulations du D50 sur le Roland V-Synt (2004) et sur la suite Synthé de Légende dans le Jupiter80.

IMPRESSIONS

Le son qui sort de cette machine full digital, addition de courts échantillons 8 bits et simulation d'oscillateur analogique, est impressionnant. Si le D50 a pris la suite du Yamaha DX7, ce n'est pas pour rien. Le résultat est à la hauteur des attentes : les PCM de transitoires d'attaques donnent aux sons une précision et une reconnaissance inconnue à l'époque (sauf sur les samplers et les K1000) tandis que la partie "analogique" apporte une épaisseur et une densité (merci le filtre résonnant) qu'on ne connaissait pas sur un synthé FM (Yamaha corrigera cela à partir du DX7II/TX802 et surtout sur la série SY). Il est difficile d'imaginer que la partie "analogique" est en fait virtuel : l'efficacité de ce filtre "analo" digital est étonnante, encore aujourd'hui. 

Le D50 est particulièrement bluffant sur les sons synthétiques, les basses, les cordes, les cuivres, les orgues et les vents. Le fait de pouvoir moduler le timbre d'un partial à l'autre (via le joystick dédié), comme la possibilité d'enchaîner les partials (une sorte de mini table d'ondes que le Korg WS poussera beaucoup plus loin) permet de créer des sons jamais entendus, même s'ils s'useront très vite comme Digital Native Dance. Jean-Michel Jarre en sera un grand consommateur sur Revolution. 

La machine a aussi ses limites. La première, c'est la chute de sa polyphonie dès que l'on veut superposer (mode Dual) deux tone avec 4 partials : on tombe de 16 à 8 notes. La deuxième, c'est qu'il n'est que bi-timbrale et encore seulement sur des sons simples composés de 2 partials, ce qui exclut d'en faire l'ami d'un séquenceur (à l'inverse des M1, l'ESQ1 et D20). La troisième, c'est la relative médiocrité de ses sons acoustiques, comme le piano, lié au fait qu'il n'a pas de sons composés de multi-échantillons suffisants (sauf à contourner le problème via 4 partials). Son implémentations MIDI est incomplète (le bender n'envoie rien). Et un petit souffle en sortie apparaît quand on utilise certain effet à fond. 

DESCRIPTION TECHNIQUE DU ROLAND D50 et D550

Type : expandeur numérique
Clavier : non (oui sur D50 : 61 notes avec sensibilité et aftertouch)
Ecran : 2 lignes de 40 caractères (pas bien grand), retro-éclairé bleu,
Aftertouch : oui, mais pas polyphonique
Synthèse : soustractive, à base de PCM et de simulation analogique (LAS)
Oscillateur : 32 partiels, 16 bits (soit 99 PCM, soit modélisation analogique de 2 ondes)
Filtres : TVF, TVA et passe-bas résonnant
Modulation : 3 LFO (3 par partial) et modulation en anneau sur 4 structures
Enveloppe : 3 ADSR
Polyphonie : 8 voix en mode Dual (4 partials pour 2 tones par patch) 16 voix (2 partials pour 1 tone par patch)
Multi-timbralité : 2 maximum en mode 2 partial par sons, qui permet le Split.
Mémoire interne : 64 sons, 4 M° pour 100 ondes échantillonnés.
Mémoire externe : sur carte RAM, 64 sons
Séquenceur : non
Arrangeurs : non
Egaliseur : 2 bandes semi-paramètrique, 
Effets : 8 chorus et 16 reverb (+16 sur carte externe)
Sorties : stéréo D/A 20 bits, casque,
Midi : in/out/thru
Dimension : rack 2 U
Poids : D50 : 11,5 kg ; D550 : 6,5 kg
Année de sortie : 1987-1991
Prix neuf : 13 500 Frs (2 000 €)
Prix d'occasion : 200 € (2013)
Option :
- PG1000 : module de programmation absolument indispensable.

LIENS ET SOURCES

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Mise à jour le 9 février 2014

Roland M-VS1 Vintage Synth

DES VIEUX SONS ET DES BONS !



HISTORIQUE

La série des expandeurs M est issu des cartes SR-JV et VE (sauf le M-GS64) qui permettaient d'étendre les capacités des synthés XP et des expandeurs JV. Il y avait ainsi 5 expandeurs Roland :
- M-GS64 : le généraliste du groupe, concurrent du Akai SG-01K, reprend les sons du SC88.
- M-DC1 : basé sur la carte SR-JV Dance.
- M-SE1 : rassemblant des ensembres cordes avec traitement RSS 5 (tridimensionnel)
- M-OC1 : offrant l'accés à une grande palette de sons orchestraux
- M-VS1 : collection de son vintage, concurrent direct du Akai SG-01V (plus modeste en qualité sonore)
- M-BD1 : ensemble de sons de basses et de batterie. un des modules les moins connu.

PRESENTATION

Le M-VS1 reprend en particuliers des sons des cartes SR-JV 80-94, SR-JV 80-08, de la série JV et XP. Il offre une collection de sonorités analogiques de toutes beautés, couvrant un large spectre d'appareils, issues des Roland Jupiter, Super Jupiter 4, 6 et 8, Juno, System 700, TB303, TR808, CR78, série SH et même le D50. On y trouve aussi en bonne place des échantillons pris sur les Arp, Hammond B3, MiniMoog, Matrix, Oberheim 2-voices, Prophet 5, ... Le Roland M-VS1 se rapproche plutôt, sans l'égaler, du E-mu Vintage Keys (93) sortie 2 ans plus tôt et qui aura fortement marqué les esprits.

A la base, c'est de la synthèse RS-PCM (ReSynthesis-PulseCodeModulation) qui apparait dans la série U (U110, 1988) en 12 bits puis qui est développée avec filtre résonant multi-mode sur le U20, le D70, le MV30, le JD800 puis en 16 bits dans la série JV : du multi-échantillon re-samplé et modulé. Ce n'est pas du bête sample de première génération. Comme le dit Roland "les caractéristiques de chaque harmonique à l'intérieur d'un échantillon sont évaluées avant de modifier le caractère général du contenu du son en réglant chaque enveloppe d'harmonique". C'est un des points qui marque l'oreille : ce petit module de sons presets offre des patchs extrêmement dynamiques, expressifs, très loin des boites à sons "rompler" habituelles. C'est aussi dû aux filtres qui ont l'air de très bonne qualité : le Time Variable Filter (TVF), uniquement éditable en mode GM-GS et via midi. Les sons ne sont pas d'emblés éditables, mais c'est possible avec n'importe qu'elle éditeur de la série JV, car le moteur est identique au JV-880, JV-1080, XP et consorts. Attention, éditable ne veut pas dire sauvegardable : ce n'est pas prévu.

DESCRIPTION TECHNIQUE

Type : rompler de samples analogique
Visualisation : écran 3 digit.
Synthèse : identique au JV1080 (4 partial pour 2 tones pour 1 patch) en 64 bits
Filtre : TVF multimode
LFO : 2 à 7 ondes et 2 destinations
Enveloppe : 3
Nombre de sons : 255 wave réparties en 256 patches (éditable uniquement via MIDI)
Mémoire : 8 M° de mémoire d'ondes 16 bits linéaire compressées valant environs 16 M°
Multitimbrale : 7 sons simultanés + 1 set de batterie
Polyphonie : 28 (mais elle diminue très vite à l'usage)
Set de batteries : 8
Performance : 17
Effets : reverberation (8), chorus (3)
Midi : In/Out/Thru x 1
Sortie : stéréo, casque
Entrée : stéréo (sans traitement interne)
Poids : 2,6 kg
Année de sortie : 1995
Prix neuf : 3 650 Frs
Prix d'occasion : 100 € (2008)

SOURCES ET LIENS

Catalogue PianoShow 95, page 6.
Catalogue DirectMusic 95, page 51.
Birdland : roland MVS1
Rolandmuseum : Roland MVS1
Studio d'Azy : Une présentation rapide
Synthman : page sur les Roland Sound Expansion
Exemple de sons provenant de la carte SR-JV80-04
SoundOnSound : review des modules
Jenfi Home et sa présentation complète

Mise à jour le 12 mai 2012

ROLAND S760


PEOPLE, LET'S GROOVE WITH S-760 !


Si les samplers Roland sont aujourd'hui identifiés aux séries SP, MC, MV et aux étages intégrés dans ses synthétiseurs, il fut un temps ou Roland proposait une ligne de sampler à part : la série S. L'histoire commence en 1986 et culmine avec le modèle ici présenté : le S760.

HISTORIQUE

Roland aborde le terrain de l'échantillonnage avec le S10 (1986), et son expandeur le MKS100, à l'époque des synthés Alpha Juno. Cette machine n'a pas pour ambition d'attaquer l'Emulator II et autres Akai S900 mais plutot d'offrir le sampling à une clientèle plus large, comme venait de le faire Ensoniq avec le Mirage (1985) et le fera Korg avec le DSS1 (1986) et Casio avec le FZ1 (1987). Voici les principales machines sorties par Roland dans la série S :
- S10 (clavier) . Le premier sampleur Roland, idéal pour s'initier et faire du lo-fi sampling. Quelques specs : 12 bits à 30 kHz, 8 voies, multitimbrale 4 sons, mémoire de 256 K°, filtres analogique des Alpha, arpégiateur, MIDI, disquette 2,8".
MKS100 expandeur du S10 en rack 19" 2U. Il vient clôre la série des MKS.
- S220 (1986) est la version améliorée du S10 avec 16 voies de polyphonies en rack 19" 2U.
- S50, clavier (1987). On peut le considérer comme le premier sampleur professionnel de Roland, avec une réelle profondeur de programmation. Roland y intègre pour la première fois (en option) un écran externe, une souris, une tablette graphique et une télécommande, transformant cette machine en un outil plus versatile et efficace que ses rivaux : une sorte de mini Fairlight. Les filtres digitaux TVF et TVA font leurs apparitions (issu du D50) alors qu'un séquenceur (SYS503) se rajoute aux possibilités évolutives de la machine (OS 2.0 sur disquette). Les specs évoluent : toujours 12 bits, 756 K° de mémoire, polyphonie 16 puis 32 (OS 2.0), multitimbrale 4, 4 sorties assignables, disquette 3,5", rack 19" 1U..
- S330 (1988), expandeur du S50, multitimbrale 8, 8 sorties assignables.
- S550 (1987) version améliorée du S330 avec 1,5 Mb de mémoire en rack 19" 2U, SCSI en option.

Avec la série S7xx, Roland doit passer un cap pour suivre Akai qui avec son S1000 (1989) a mis la barre haut. Roland veut devenir un des leaders de l'échantillonnage hardware. On retrouve les développements de la série JV (filtres excellents) autour d'un coeur de sampling très abouti : un vrai 16/24/20 bits linéaire (alors que l'Akai S1100 travaille en 16 bits interpolé). La série S7xx permet d'accéder aux excellentes librairies de sons Roland, qui sont encore aujourd'hui des références, à l'instar de celle d'Emu.
- S770 (1990). Longtemps attendu, il arrive pour faire face aux S1100 d'Akai. Il remplace sans problème le S550 et devient un des samplers historiques de Roland. Son prix aussi est historique : 52 000 Frs ! Les specs : 16/24/20 bits à 44 kHz, 16 M° mémoire max, polyphonie 24, 8 sorties assignables analogique, i/e  numériques, entrées stéréo, SCSI (DD int de 40 M°, ext de 1G° max), rack 19"3U, 1 egaliseur par voie, filtre multimode résonnant et rééchantillonnage poussé.
S750 (1991). C'est le S770 en version hardware downgradé car le prix du grand frère bloquait les ventes. Les specs en moins : pas de disque dur onboard, plus d'e/s numérique. Mais il bénificie d'un nouvel OS, de 18 M° de ram et surtout coûte presque moitié moins cher (27 000 Frs).
- SP700 (1993). C'est la version sample player du S750 v2.0, avec quelques "évolutions" : 32 M° de ram maxi, plus de lecteur de disquette (tout passe par le SCSI), enfin capable de lire les banques Akai S1xxx, pas de possibilité d'édition des sons, plus de souris ou d'écran externe, tous se fait sur le grand LCD. Et le prix tombe à 15 300 Frs !
- S760 (1994). Roland fait face à la concurrence féroce d'Akai  qui vient de sortir la série S3xxx et décide de mettre tout le savoir faire de la série S7xx dans un rack d'une unité. Les specs sont une synthèse de la série (cf ci-dessous).

La série S sera conclu par le VP9000 qui fera la charnière avec la génération suivante, intégrée dans des stations de travail dédiées comme les MV ou les workstations Fantom capable de lire les librairies de samples S7xx.

En plus de la série S qui est un peu la colonne vertébrale du sampling Roland, la marque va sortir plusieurs machine plus spécifique, la plupart du temps construite autour d'un moteur de la série S :
- W30 (1989). Un S330 clavier avec une séquenceur tiré des MC, mais pas d'effet. C'est la première grosse workstation de Roland, réponse au Korg M1, le D20 jouant dans une cours au dessous.
- DJ70 (1992). Une machine développée par les ex-equipe de SIEL en Italie autour du S750 et dédiée au DJ avec déclencheur de boucles, scratch et mini-clavier, mais sans SCSI, moniteur et DD.
- MS1 (1994). Sampler de phrase avec 8 pads.

IMPRESSION

Voilà une machine qui m'a longtemps intrigué. Roland avait eu deux phases bien différentes avec ses sampleurs. La première, assez moyen de gamme, jusqu'au S550, puis une violente course à l'armement contre Akai qui va les amener à sortir la série S7xx qui était inatteignable pour le commun des home studio. Par contre, elle va devenir, grâce à sa bibliothèque sonore, un standard en musique à l'image et musique orchestral, bien loin du monde techno que sa complexité rebutait. C'est seulement avec l'arrivée des instruments orchestraux virtuels que la série S7xx va fléchir et perdre pied.

Le S760 représente l'aboutissement de la série et aussi son terme. Il en reprend tous les points forts dans un format rack 1U. On a rarement fait aussi petit et puissant. Le système est ouvert et, au contraire du S750, il intègre (en option obligatoire) les E/S numérique et la sortie vidéo. Pas de DD interne mais une parfaite intégration dans le flux SCSI et la capacité de recevoir des samples directement par ce biais.

Grâce à l'écran déporté, il propose cette interface "msx" qui devait faire fureur en 1980, mais était déjà bien ringarde en 1990. L'édition en est grandement facilitée, même si la gestion via l'écran LCD inboard a été réellement améliorée comparativement au S750 : écran plus grand et surtout logique des menus revue avec le Quick Sampling (merci le DJ-70). On peut presque l'utiliser sans moniteur externe. Mais il faut alors oublier l'édition conviviale à la souris sur grand écran.

La sonorité est un des plus indéniable. Comme le Yamaha A4000, c'est plus qu'un simple échantillonneur, car il a toute les capacités d'un vrai synthétiseur (filtres mutimodes résonnant par voie, LFO à 8 ondes, ...) qui explique en grande partie le grain typique de ces sampleurs. Le S760 n'est pas transparent, bien au contraire. Et c'est ce qui fait sa réputation. On est loin des filtres "neutre" des Akai ; ici, le son s'épaissit, gagne en dynamique. Les nappes s'animent et se colorent : Roland a toujours mis un point d'honneur à faire des machines avec une réelle musicalité. Comme c'est écrit sur la carte mère : "People, let's groove with S-760"

Dans mon set, le S760 est couplé au SP700. A l'un d'édition, à l'autre la lecture. La SP700 embarque son OS en rom et un disque dur avec chargement de la config au démarrage et se passe très bien d'écran externe. Par contre, dès qu'il faut travailler le sample, retour sur le S760, son moniteur et sa souris : je ne connais pas plus confortable sur système hardware d'époque.

SPECIFICATIONS TECHNIQUES

Type : sampleur expandeur
Ecran : LCD rétro-éclairé 160x64
Clavier : non, (reçoit vélocité, enfoncement et relachement)
Aftertouch : en réception
Echantillonnage : A/D stéréo 16 bits à 32 kHz, 44,1 ou 48 kHz max, calcul sur 24 bits surréchantilloné 128 fois, D/A 18 bits
Format supporté : Roland série S, Akai S1xxx
Système : issu du S770 & S750, dernière version 2.24
Processeurs : risc 24 bits
Filtres : TVF et TVA, résonnant, passe-haut et passe-bas
Polyphonie : 24 voies
Multi-timbralité : 32
Mémoire rom : non (et c'est bien bête)
Mémoire ram : 32 M° maximum (SIMMs pin 72 60ns), 128 patch, 255 partial max, 512 samples max.
Mémoire interne : disquette 1,4 M°
Mémoire externe : via SCSI (DD 700 M° max, ZIP, ...) compatibles.
Effets : equalizer 2 bandes par sortie et 1 en entrée
Sorties audio : stéréo + 6 assignables (option OP-760-01 : numérique)
Sortie vidéo : oui (avec option OP-760-01) sur moniteur dédié
Entrées : stéréo analogique (option OP-760-01 : numérique)
Midi : In/Out/Thru,
Connectique : 1 SCSI externe, 1 SCSI interne
Dimension : rack 1U, 482x44x362
Poids : 4,2 Kg
Année de sortie : 1994
Prix neuf : 2 300 € (2800 € avec OP-760-01)
Côte d'occasion : 150 € (2011)
Prix d'achat : 90 € (2011)
Options :
- carte OP-760-01 : I/O numérique et connecteur moniteur et souris
- DT100 : tablette graphique
- RC100 : télécommande
- DA400 : convertisseur N/A
- MU1 : la souris

LIENS ET SOURCES
Site très complet sur le S760
Des sons pour le sampler
Un bon récap des CD de samples Roland
La plupart des CD sont là, sur Synthmania.
Encore des liens vers des samples
Keyboards 76 : banc d'essais du S760
Keyboards 65 : banc d'essais du SP700
Keyboards 34 : banc d'essais du S770

Mise à jour le 23 décembre 2011

Roland VS840


LE STUDIO NUMERIQUE DEMOCRATIQUE


Le Virtual Studio 840 arrive en 1997 et se présente comme le digne successeur du VS880 (1995) : un studio intégré et numérique. Retour sur une révolution qui secoua nos petits homes-studios.

HISTORIQUE

Il faut reconnaître que la sortie du VS880, à l'époque, avait fait beaucoup de bruit dans les homes-studios. C'était un des premiers studio numérique intégré à ce prix là. Ne nous trompons pas : il n'avait pas l'intention de pénétrer dans l'anti-chambre des studios. Roland y était déjà présent depuis le DM80, conçu avec l'aide de Marion System, la société de Tom Oberheim (1989).  La mission du VS880 est de remplacer dans les homes-studio à la fois la table de mixage, le multi-effet de console et le support d'enregistrement analogique ou numérique sur bande.

Le VS880 est vraiment l'archétype de la série VS qui continue aujourd'hui avec le V-Studio 700 : un intégré traitant le signal en numérique de la façon la plus complète jusqu'au mastering, à travers une interface ergonomique, respectant la logique d'une table de mixage et des fonctions de transport. Le produit était dans l'air depuis 5 ans, car il intégrait des produits déjà existant : une console, un multi-effets et un enregistreur, tous numériques. Quand le VS880 arrive, il n'a pas de concurrent direct, intégré et à sa ce prix : il fait face aux ADAT sur DAT et au tables de mixages.

La cause est rapidement entendu : le studio numérique prend sa place dans les homes-studio, faisant rapidement tomber dans l'obsolescence la foultitude de magnétos 4 ou 8 pistes. Très vite, la concurrence réagit et les Fostex, Tascam, Yamaha et autres Akai, Boss vont proposer des produits équivalent, mais un peu plus tard. Ce qui sera suffisant pour permettre à Roland de conserver son avance en sortant le VS840. Nous y voilà.

IMPRESSIONS

La machine tient sa place et fait sérieux : les potard et les transports résistent au temps. L'ergonomie est bonne, avec une répartition claire entre les parties mix, record et divers. On voit qu'elle a été pensé pour des musiciens avec des doigts, pas une souris.

DESCRIPTION TECHNIQUE DU VS840

Type : station de travail multipiste numérique avec table de mixage et multi effets
Ecran : 1 LCD rétro-éclairé 69 x 25 mm
Pistes : 8 réelles, 64 virtuelles (8 par piste réelle)
Support de sauvegarde :
- interne : ZIP 100 (upgrade possible en ZIP 250)
- externe (option) : SCSI sur disque de 1 G° maximum
Mémoires internes :
- morceaux : 200 par disque ZIP
- scène : X par morceaux
Enregistrement : 4 (Multipiste 1 & 2, Live 1 & 2)
Capacité d'enregistrement pour 1 piste et 100 M° : entre 103 mn (Live 2) à 37 mn (Multipiste 1)
Traitement :
- A/D : 20 bits à 44,1 kHz ou 32 kHz, suréchantillonnage 64 fois
- D/A : 20 bits à 44,1 kHz ou 32 kHz, suréchantillonnage 128 fois
- Interne : 24 bits
Fréquences de réponse :
- 44,1 kHz : 20 Hz à 21 kHz
- 32,0 kHz : 20 Hz à 15,5 kHz
Niveau d'entrée : -50 à +4 dBm sur les 4 entrées
Impédance d'entrée :
- entrée 1 : 1 MOhm (guitare) ou 20 kOhm
- entrées 2 à 4 : 20 kOhm
Réglages par tranche mémorisés et aussi transmis/piloté en MIDI :
- canal : on/solo/mute
- égaliseur : par tranche, paramétrique 2 bandes avec 3 réglages par bande (fréquence, largeur et gain)
- niveau de sortie
- Pan stéréo : 17 positions
- effet pré ou post fader,
- effet 1, 2 et out niveau de départ et de retour
Niveaux de sortie :
- Mon/Aux : -10 dBm
- Master out : -10 dBm
Impédance de sortie :
- Mon:Aux : 1,6 kOhm
- Master out : 1,6 kOhm
- Phones : 100 Ohm
Niveau de bruit :
- Mon/Aux : -91 dBm ou moins
- Master out : -91 dBm ou moins
Connecteurs :
- Midi : In/Out
- Digital out : coaxial optique S/P DIF
- Foot switch : jack 6,35
- Casque : jack 6,35 stéréo
- Input 1 : jack 6,35 type guitare
- Input 1 à 4 : jack 6,35
- Input 3 à 4 : RCA
- Mon/Aux A, B : RCA
- Master Out L, R : RCA
- SCSI (option)
Alimentation : AC 117, 230, 240 V
Consommation : 20 W
Dimension : 410 x 307 x 88 mm
Poids : 4.5 kg
Option :
- carte SCSI pour VS840 : VS4S-1
Effets internes :
Année de sortie : 1999
Prix neuf : 13 500 Frs
Prix d'occasion : 95 € (2011)

SOURCES
Une page de ressources très complète
Le forum ressource des VS-Séries

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Mis à jour le 12 mars 2011

Roland M-OC1 Orchestral

UN PEU D'ORCHESTRE MAIS PAS TROP



HISTORIQUE

La série des expandeurs M est issu des cartes SR-JV et VE qui permettaient d'étendre les capacités des synthés XP et des expandeurs JV. Il y avait ainsi 5 expandeurs Roland :

- M-GS64 : le généraliste du groupe, concurrent du Akai SG-01K, reprend les sons du SC88.
- M-DC1 : basé sur la carte SR-JV Dance.
- M-SE1 : rassemblant des ensembres cordes avec traitement RSS 5 (tridimensionnel)
- M-OC1 : offrant l'accés à une grande palette de sons orchestraux
- M-VS1 : collection de son vintage, concurrent direct du Akai SG-01V.

PRESENTATION

Le M-OC1 reprend en particuliers des sons des cartes SR-JV 02 de la série JV et XP. On retrouve aussi ces sons, avec d'autres, dans la carte SRX-O6 pour la série XV et Fantom.

A la base, c'est la même synthèse RS-PCM (ReSynthesis-PulseCodeModulation) qu'on trouve déjà dans la série U : de l'échantillon re-samplé et modulé, en 16 bits ici, comme les JV, au lieu de 12 sur la série U et D). Ce n'est pas du bête sample de première génération. Comme le dit Roland "les caractéristiques de chaque harmonique à l'intérieur d'un échantillon sont évaluées avant de modifier le caractère général du contenu du son en réglant chaque enveloppe d'harmonique". C'est un des points qui marque l'oreille : ce petit module de sons presets offre des patches extrèmement dynamique, expressifs, trés loin des boites à sons "rompler" habituelles. C'est aussi du aux filtres (un plus par rapport à la série U et D) qui ont l'air de très bonne qualité :  le Time Variable Filter (TVF), uniquement accessible en mode GM-GS et via midi. Car les sons ne sont pas d'emblés éditables, mais c'est possible avec n'importe qu'elle éditeur de la série JV.

DESCRIPTION TECHNIQUE

Nombre de sons : 174 waves répartie en 255 patches (éditables via MIDI)
Mémoire : 8 M° de mémoire d'ondes 16 bits linéaire compressées valant environs 16 M°
Multitimbrale : 8 sons simultanés
Set de batteries : 8
Performance : 17
Polyphonie : 28 (mais elle diminue trés vite à l'usage)
Effets : reverberation (8), chorus (3)
Visualisation : écran 3 digit.
Midi : In/Out/Thru x 1
Sortie : stéréo, casque
Entrée : stéréo (sans traitement interne)
Poids : 2,6 kg
Année de sortie : 1995
Prix neuf : 3 650 Frs
Prix d'occasion : 50 € (2009)

SOURCES ET LIENS

Jenfi Home :page sur les Expansion Boards
SoundOnSound : review des modules

Mise à jour le 17 janvier 2011