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Yamaha QY700

LE SEQUENCEUR HARDWARE ULTIME


Dans la longue tradition des séquenceurs hardware midi entamée dans les années '80, le QY700 se présente comme une sorte d'aboutissement du concept commencé avec la QX1. Il est le dernier représentant d'une lignée de machine autonome qui ne résistera pas à la montée des séquenceurs software. 

HISTORIQUE

Le QY700 aurait très bien pu s'appeler QX700, sa qualité résidant plus dans son séquenceur que dans son expandeur intégré. Les séquenceurs midi stand alone ont eu leur heure de gloire dans les années '80 et se verront progressivement dépasser par les solutions sur Atari, Mac et PC dès la fin des années '90.

A l'origine, les séquenceurs analogiques (CV/gate) permettaient de mémoriser quelques pas monophoniques, comme le Roland SQ10 (1978) qui pilotait à merveille le MS20 avec ses 24 pas. On trouve aussi dans cette catégorie le Moog960 (1968), l'ARP Sequencer (1976) et l'Oberheim MiniSequenceur (1976). Les premiers séquenceur numérique apparaissent aussi mais avec des normes propriétaires pré-Midi comme le Synthi Séquenceur (1971), le Roland MC8 (1977) ou le SCI Poly-Sequenceur (1981)

La norme Midi va modifier la donne en élargissant et homogénéisant les possibilités de contrôle. A sa suite va apparaître une nouvelle race de séquenceur, multitimbral, avec une réelle profondeur de programmation (norme Midi oblige) et une capacité de plus en plus importante en événements et sauvegardes. Les machines marquantes sont le Roland MSQ700 (1984) et MC500 (1986), l'Alesis MMT8 (1987), l'Akai ASQ10 (1986), le Korg SQD1 (1986).

C'est à cette époque que Yamaha lance la série QX. En voici l'évolution en quelques lignes :
- QX1 (1984) : 8 pistes, 80 000 events, 32 songs de 999 mesures, lecteur 5.25", sysex, grand LCD, une belle interface à bouton, 8 midi out, le summum toute catégorie à l'époque mais très cher !
- QX7 (1985) : 2 pistes, 8 000 events, 1 song, 32 patterns, mini LCD, interface dépouillée. Plus un notebook qu'un séquenceur car l'édition était très fastidieuse.
- QX21 (1986) : 2 pistes, 8 000 events, 1 song, 32 patterns, petit LCD, interface simple. Un QX7 moins cher.
- QX3 (1987) : 16 pistes, 48 000 events, lecteur 3.5", grand LCD, sysex, une très belle interface clavier. C'est le digne successeur du QX1 avec seulement 2 Midi Out, une résolution moindre et absence du mode pattern.
- QX5 (1987) : 8 pistes, 20 000 events, 1 song, 32 patterns, petit LCD, interface simple. Le bon séquenceur de base entre le QX1 et le QX7.
- QX5 FD (1988) : 8 pistes, 20 000 events, 1 song, 32 patterns, petit LCD, interface simple

Si la série des QX s'achève officiellement à la fin des années 80, Yamaha n'en délaisse pas pour autant les séquenceurs qui deviennent embarqués avec l'émergence des workstations comme le Korg M1 ou l'Ensoniq ESQ1. Yamaha suivra cette tendance avec le YS200 (1988), suivi par le V50 (1989), les SY77 (1989), SY99 (1991) et SY85 (1992) puis les W5 et W7 (1994). 

En parallèle, la série des QY va débuter en 1990 avec le QY10 qui reprend les capacités du QX5 avec un expander AWM. Je vous renvoie à la page consacrée au QY100 pour plus de détails sur l'ensemble de cette série. Ici, nous allons nous focaliser sur 3 machines en particulier :
- QY300 (1994) : c'est le retour attendu du format QX3. Séquenceur 10 songs, 24 pistes (16+8 patterns) et 53 000 events, avec édition profonde, 128 sons AWM (4 Mb en 12 bits) et 8 drumkits (polyphonie : 28), accompagnement automatique avec 27 accords reconnus, 3093 phrases à assembler en 100 style (8 patterns par style), 1 multieffets, 1 grand écran LCD, lecteur 3.5" DD, 
- QY700 (1996) : l'aboutissement du concept. Séquenceur 20 songs, 48 pistes (32+16 patterns) et 110 000 events, avec édition profonde, 480 sons AWM2, XG/GM éditables (32 Mb) et 11 drumkits (polyphonie : 32), accompagnement automatique avec 27 accords reconnus, 3975 phrases à assembler en 64 style (8 patterns par style), 3 multieffets, 1 très grand écran LCD rétro-éclairé, lecteur 3.5" HD, pitch pend, 2 midi I/O, 
- QY100 (2001) : une synthèse entre QY300 et QY700 dans un format K7 minimal. Séquenceur 20 songs, 24 pistes (16+8 patterns) et 32 000 events, avec édition profonde, 547 sons AWM2, XG/GM éditables (4 Mb) et 22 drumkits (polyphonie : 32), accompagnement automatique avec 27 accords reconnus, 4 285 phrases à assembler en 192 style (6 patterns par style), 3 multieffets, grand écran LCD non-rétro-éclairé, lecteur Smart Media, 1 midi I/O, 

Du reste, Yamaha n'est pas le seul a produire ce genre d'appareil complet. Celui qui s'en rapproche le plus, c'est le Roland MV30 (1990) et le Yamaha TQ5. Et surtout la série des MPC d'Akai qui, si elle embarque un sampler, sont à l'époque ce qui se rapproche le plus de cette outils de production autonome qu'est le QY700.

IMPRESSIONS

Le QY700 est une des machines les plus versatiles que je connaisse. Même s'il ne fonctionne pas sur pile, il est aisément portable (comme un laptop). Il ne lui manque qu'un petit clavier maître de 3 octaves et se serait parfait. C'est l'outil idéal de composition en vacances "fixes" (pour les globes trotter, il y a le QY100). 

Son séquenceur.arrangeur fait sa grande force. Il offre, dans une réelle compacité, une puissance de traitement impressionnante et aisée d'usage. Son grand écran retro-éclairé est extrêmement agréable, lisible et bien organisé. Les fonctions et accès principaux disposent de leur propre bouton et les touches de claviers, grandes et bien séparées, sont un appel à la production. Il y a là un peu de l'esprit des MPC d'Akai (ses vrais concurrents) mais surtout l'héritage du QX1, bien antérieur. Et l'idée de rajouter des molettes de modulations ne fait qu'étendre les capacités de l'engin. 

Souvent sous-estimé, la partie sonore se défend bien comme support d'arrangements et permets même un relatif travail des timbres. Il ne faut pas oublier que la synthèse AWM2 XG est ici assez profonde : on n'est pas face à un simple rompler comme le Roland PMA5. Les timbres multi-échantillonnés en 16 bits sont aisément modifiables sur un grand nombre de paramètres : enveloppes, filtres, résonances, cutt-off, ... et de façon très graphique. La synthése AWM2 se complète de la norme XG, propre à Yamaha qui offre plus de contrôle de l'expressivité, ce qui améliore d'autant le rendu final. Et comme les convertisseurs ne sont pas en restes, on a en sortie des sonorités avec de belles dynamiques, claires et détaillées. Ayant un QY100, sensément identique, on constate vite une différence à la restitution : le QY700 est vraiment un cran au dessus en terme de clarté et de définition du champs sonore. Par contre, ne nous méprenons pas, le module sonore ne peut prétendre remplacer un synthé dédié, surtout pour les solos ou les instruments mis en avant comme le piano. Là, si le QY700 ne peut pas faire de miracle, il reste tout de même un S&S (sample and synthesis) très correct ; si on fait l'effort de rentrer dans la programmation de ses paramètres.

DESCRIPTION TECHNIQUE DU YAMAHA QY700

Type : séquenceur tout en un (séquenceur, expandeur, multi-effet, mixeur)
Clavier : micro clavier monophonique, sans vélocité (sauf via MIDI), de 2 octaves, transposable 
Ecran : LCD tactile monochrome retroéclairé 320x240 pixel
Aftertouch : oui, en mode GM/GS
Contrôleurs : molettes de pitchbend et modulation
Synthèse : AWM2, 16 bits, éditables (filtres, enveloppes, résonances, ...)
Polyphonie : 32 sur les voies internes et 32 sur voies externes (via Midi)
Multi-timbralité : 16 
Mémoire interne : 32 Mb acceuillant 480 sons et 11 drumkits, XG/GM
Mémoire externe : via dump Midi, disquette 3,5" 2HD
Séquenceur : 48 pistes (32 instruments+16 arrangeurs) plus 3 pistes (figures, accords, tempo), 20 morceaux, 110 000 events, résolution : 1/480.
Arrangeurs : 64 styles users, 8 patterns maximum par styles, 768 patterns, 8 mesures maxi par pattern, 16 phrases par patterns, 3 975 phrases disponibles (dont 99 users), 27 types d'accords reconnus
Effets : 3 simultanés (16 bits) dont 11 réverb, 11 chorus et 42 variations
Sorties : 1 stéréo, 1 casque
Entrée : 1 footswitch
Midi : In/Out x 2
Dimension : 353x305x90
Poids : 3,5 kg
Année de sortie : 1996
Prix neuf : 950 € (6 000 Fr)
Prix d'occasion : 80 € (2013)


LIENS ET SOURCES

Test du QY700 dans SOS
La page de Yamaha US sur la série QY
La page dédiée de Synthony
La page dédiée de Vintage Synth
L'espace QY700 sur AF
La page Yamaha toujours accessible
Page d'une compositeur sur le QY700


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Yamaha QY100

LE PETIT TOUT EN UN DE GENIE

HISTORIQUE


Yamaha a une grosse expérience des modules de compositions intégrant expandeur, arrangeur et séquenceur. Cette famille comprend :
QY10 (1990) : basique mais toute la philosophie des QY est déjà là : séquenceur 8 pistes (4 libres et 4 patterns) et expandeur de 32 sons, 8 multitimbral et 32 voies en AWM en 12 bits.

QY20 (1992) : le bon compromis, homogène et puissant pour l'époque, avec un grand écran, mais sans effets. Séquenceur 8 pistes (4 libres, 4 patterns) de 28 000 events, 20 songs, 100 patterns de 1 à 8 mesures, 600 phrases (6 variations par style), arrangeur reconnaissant 25 accord, expandeur de 128 sons AWM1 (12 bits) GM, 32 notes de polyphonies, 16 multitimbral.
- QY8 (1994) : l'entrée de gamme, amusant mais limité et pas évident à prendre en mains sans mini-clavier. Séquenceur 8 pistes (4 libres, 4 patterns) de 6 400 events, 20 songs, 306 phrases (6 variations pour 51 style), arrangeur reconnaissant 25 accord, expandeur de 40 sons AWM1 (12 bits) GM, 28 notes de polyphonies, 16 multitimbral.
QY300 (1994) : expandeur du QS300, la base des fonctionnalités qu'on trouvera ensuite dans les versions suivantes (hors QY22) : 16 pistes + 8 pistes patterns, polyphonie 28, 128 sons AWM en enfin des effets. Et une interface bouton qui rappelle le séquenceur QX7. 
- QY22 (1996) : version amélioré du QY20, avec un séquenceur plus puissant et plus de sons.
QY700 (1996) : le top des intégrés Yamaha, un peu (beaucoup ?) l'expandeur du W5 dont vous pouvez retrouver la description ici.
- QY70 (2000) : un QY700 au format K7 VHS, l'électronique en sortie faisant la différence en moins.
- QY100 (2001) : le modèle le plus puissant dans cette taille avec entrée guitar/mic, simulateur d'amplis et quelques sons en plus.

Dans le même format type cassette VHS, on trouve aussi les modules suivants :
- MU5 (1995) : un expandeur AWM polyphonie 28 notes, multitimbrale 16 sons,
- SU10 (1995) : sampler de poche, compagnon de jeu de Bjork,
- RY8 (1995) : boite à rythme d'entrée de gamme de la série RY.

Le QY100 intègre une grande partie des sons et interface de la série Yamaha W5, W7. Si vous voulez vous faire une idée des capacités de la machine, tappez "QY100" dans YouTube et faites votre marché : il y a de tout, du pire au très bon !

Dans les précurseurs, on trouve des machines comme le Roland MV30 (1990) beaucoup plus haut de gamme et le Yamaha TQ5 (1989) : expandeur FM 4 opérateurs, multitimbrale 8 voies, séquenceur 8 pistes de 10 000 events, 9 effets. Le design n'est pas encore au rendez-vous mais l'idée est en marche.

IMPRESSIONS

La première force de cet appareil, c'est sa portabilité. C'est un studio de compo de ballade, il tient dans la main et le manipuler est vraiment aisé. Je ne compte plus le nombre de compos faites à la volées, sur des quai de RER, en TGV, en pause le midi dans un parc, en vacance sur un balcon ou sur une terrasse de café. Le QY100 permet au compositeur et/ou arrangeur de travailler instantanément, n'importe où, avec une souplesse que ne donne pas les portables. L'Ipad semble aujourd'hui le mieux placé pour le détrôner ...

Les sons, suffisant pour la composition, sont d'une qualité correcte, sans plus : faire tenir près de 600 sons sur 4 M° suppose quelques sacrifices. Mais on est loin des approximation de l'AWM1 (12 bits) que j'ai croisé sur le QY20. Avec le QY100, les multi-échantillons sont cohérents (16 bits), les boucles bien faites, l'aliasing réduit. Mais ce n'est clairement pas un synthétiseur autonome, comme peut l'être le QY700 car ses convertisseurs D/A ne sont pas à la hauteur.

Le QY100 offre une entrée son permettant de mixer une guitare, une voix ou tout autre chose mono. Sans être renversant, les effets sont très correctes et surtout réellement programmables. Cela permet de détourner les sets d'origines et de disposer de 23 versions très diversifiées. Même pour accompagner une voix, il suffit de la poser, de mixer et c'est partie.

Vu la capacité mémoire en évènement midi (32 000), je sauvegarde chaque Song en mode ALL sur la carte SmartMedia (attention, ces cartes se font rares). Ainsi, il n'y a pas à se préoccuper de sauvegarder en parallèle les patterns, les effets d'entrées et les séquences.

DESCRIPTION TECHNIQUE DU YAMAHA QY100

Type : mini studio tout en un (séquenceur, arrangeur, expandeur, mixeur; )
Clavier : micro clavier, sans vélocité (sauf via MIDI), de 2 octaves, transposable
Ecran : LCD monochrome non-retroéclairé (!) 128x64 pixel
Aftertouch : non sur clavier intégré, via MIDI, oui.
Synthèse : AWM2 (4 M° de formes d'ondes en 16 bits)
Filtres : Enveloppe, Timbre.
Polyphonie : 32
Multi-timbralité :
Mémoire interne : 547 sons et 22 drumkits
Mémoire externe : SmartMediaCard
Séquenceur : 16 pistes instruments+8 pistes arrangeurs+3 pistes (accord, tempo, pattern), 20 morceaux, 32 000 events, polyphonie : 64 (32 internes et 32 externes), résolution : 1/480.
Arrangeurs : 128 styles +64 users, 6 variations par styles (768 variations, 4 285 phrases), 99 séquences d'accords, 27 types d'accords reconnus
Effets : 3 simultanés (24 bits) ;11 réverd, 11 chorus et variations
Sorties : 1 stéréo servant aussi de prise casque (semble fragile mais résiste bien finalement)
Entrées : 1 mono (guitar avec 18 simulateur d'ampli, voix avec 5 config d'effets dédiés)
Midi : In/Out ou Thru
Dimension : 23.8x4.8x11,8
Poids : 750 gr (sans les 6 piles AA)
Année de sortie : 2001
Prix neuf : 599 €
Prix d'occasion : 270 € (2008)

LIENS ET SOURCES

Yamaha : présentation du QY100
Yamaha US avec les démos ;-)
Keyboard n°24, page 88 : yamaha TQ5 présentation
Tutoriel pour changer la batterie
AudioFanzine : avis d'utilisateurs

Mise à jour le 31 janvier 2015