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Evolution Synthesis EVS-1


UN ETONNANT SYNTHE FROM ENGLAND




A la fin des années '80, alors que le monde des claviers est envahi par la génération DX7, M1 et D50, une société anglaise décide de sortir un module sonore en apparence "comme les autres". Ce sera l'élaboration du EVS-1 qui arrivera en 1990 dans nos contrés insulaires.

HISTORIQUE 

L'engouement du public pour les synthétiseurs est réel dans les années 80, mais le frein du prix est tout aussi réel. Evolution se propose d'en démocratiser l'accès en offrant la possibilité de monter un home-studio avec un Atari de base et l'EVS-1. Petit prix oblige, l'appareil sort directement en expandeur et fait l'économie d'une interface de programmation des sons, qui seront gérés depuis l'ordinateur.

Au coeur de l'appareil, on retrouve le processeur audio SAM 8905 (stéréo 16 bits, 19 bits interne, calcul sur 24 bits, multi algorithmes, pouvant adresser de 1 à 12 M° de sample, ... ), une version sensiblement proche du SAM9407 qui animera les Dream Sam XT, les Quasimidi (comme le Quasar) ainsi que le SX-16 de Doepfer. Si le Dream, concepteur oblige, est le premier à en profiter, Evolution et surtout Quasimidi en tireront nettement mieux parti, exploitant pleinement ses capacités de multi-synthèse. On peut imaginer que, plus poussé dans son développement, l'EVS-1 aurait pu tutoyer un Quasar, car il en avait les possibilités.

Une des qualités de l'EVS-1, c'est qu'il soit un vrai synthétiseur multi-synthèse. A l'époque, aucune machine dans cette gamme de prix ne le propose. Cela en fait un baby Kurzweil, toutes proportions gardées. Mais c'est aussi son principal défaut car ce synthé doit être programmé pour en tirer le meilleur et demande une bonne maîtrise des synthèses proposées, qui ne sont pas parmi les plus simples. Face aux lecteurs d'échantillons "rompler" prêts à l'usage, comme le U-110 et aux entrées de gamme comme le Yamaha TX81Z, l'EVS-1 met la barre haut, peu aidé par des sons usines vraiment décevant. Ceci expliquera sans doute son succès d'estime suivi de son échec commercial.

Il sera le seul synthé produit par Evolution. La société a perduré dans l'audio, produisant claviers de commande et autres contrôleurs. Elle est aujourd'hui une des divisions de M-Audio.

IMPRESSIONS

A l'allumage, l'appareil étonne favorablement par son ergonomie simple et bien pensée. Toute la gestion des Groupes et des fonctions globales se gère sans prise de tête depuis la face avant. On est presque à  "une touche, une fonction", ce qui dénote une vraie réflexion utilisateur de la part des concepteurs, pour un engin d'une unité de hauteur.

L'appareil a clairement été concu pour s'intégrer dans un home-studio car les banques de sons ne peuvent être éditées que via le logiciel adhoc (Atari, PC et Mac), comme l'Oberheim Matrix1000. Cela ne limite pas l'usage live de l'expandeur car tout les paramètres de performances (Groupes) sont éditables via la face avant, de façon très aisée.

Venons en aux sons. L'EVS-1, c'est des algorithmes pouvant utiliser tout ou partie des 32 ondes stockées en EPROM, premier point fort. Ces ondes sont de 3 types :
- simple : sinus, triangle, carré, dent de scie
- complexe : carré atténué, carré avec résonance, dent avec résonance, dent atténué, clip soft et dur, 3 bruits
- échantillonné : cuivre, piano, basse, voix, cordes ...
Ces ondes sont traitées en 16 bits à 44 kHz, sur un seul cycle. Elles sont complétées par plus de 50 sons PCM de percussions offrant une belle dynamique (plus de 85 dB) et répartis en deux set, dans les banques 98 et 99. Par contre, à ce prix là, pas d'effets en interne : ne pas hésiter à lui adjoindre une petite réverb type SPX ou Midiverb, cela lui fait le plus grand bien.

Deuxième point fort, l'EVS-1 propose l'accès à plusieurs types de synthèse (merci le SAM), via 28 algorithmes dispo en ROM. Ces algorithmes peuvent être identifiés dans les familles suivantes :
- FM : modulation de fréquence à 4 opérateurs, comme le TX81Z. Il y a 4 algorithmes de base qui peuvent être modulés avec les 32 ondes.
- PM : modulation de phase à 4 oscillateur. Il y a 4 algorithmes de base.
- PD : distortion de phase modulé par les 32 ondes complexes, avec 3 algorithmes, comme les Casio.
- RM : modulation en anneau à 2x2 oscillateurs, ou 1x3.
- PWM : modulation par largeur d'impulsion, à 4 oscillateurs
- Soustractive : à partir de 4 ondes (dans les 32) filtrées ou se modulant.
- Additive : à partir des ondes complexes, comme certains Kawai.
En plus de ces formes "simples", l'EVS-1 propose des combinaisons FM/PM, FM/Soustractive, PM/soustractive, FM/PD, la plupart avec ou sans gestion de Feedback. Et aussi quelques extra comme un VOSIM (voix simulateur), un algorithme de Formant.

Troisième point fort, les capacités de modulation sont très étendues, à la Oberheim ou Sequential, complété d'une implémentation MIDI vraiment très complète, couvrant les 127 paramètres existant. Pratiquement n'importe quel paramètre d'une banque peut être modulé via la matrice par un grande variété de contrôleur (6 par sons X 8 par groupe). Je pense que bien programmé, ce synthé doit pouvoir produire de la synthése vectorielle, la seule qui lui manque par défaut.

Et le son, il est comment me direz vous ? Passons sur les sons d'usines, très peu représentatifs et qui squatte 80% de la mémoire, malheureusement (le gros défaut de l'appareil) : y en a pas 10 à garder. Pourtant, bien programmé, cet expandeur est un trésor caché qui ne demande qu'à briller. Il peut sonner très analogique, donnant des pads typés PPG, des brass et bass très convaincants, fortement modulé, riche en harmonique. L'absence de filtre ne se fait pas trop sentir grâce à la variété des types de synthèse, surtout quand ils sont combinés. C'est un synthé modeste en apparence, qui cache une grande diversité sonore.

Les sons FM, clairs et cristallins, sont bien au rendez-vous mais n'apporte rien en regard d'un TX de la même époque. Mais là ou il étonne, c'est sur les sons "complexes" et "contrastés" tant dans leur déploiement que dans leur modulation, surtout quand le son est issu de plusieurs layers bien disposés. On se croirait sur une machine L.A. ou à table d'onde : layer le même sons sur 3 couches avec panoramique et detune fait tout de suite son petit effet ;-)
Dans tous les cas, le son reste très typé, bien propre à l'EVS-1.

En fait, ce synthé est fait pour les amoureux acharnés (j'insiste) du design sonore pure et dure, sans preset presse bouton et sans idées préconçues. Il offre des possibilités de synthèse qui le rapproche des synthés de recherche, dans l'esprit des premiers analogiques sans vouloir les copier : il a été conçu avant le Vintage Revival. Cela reste un tout numérique, édité via un logiciel dédié. Alors qu'il a été vendu comme un expandeur peu coûteux constituant la base d'un home studio multi-timbrale 8 sons et 16 voix, il trouve sa vraie place dans un set complet et complémentaire, comme synthétiseur imaginatif à programmer à part entière. Encore une erreur de casting : mais que faisait le marketing ?

Un dernier point positif ? Le set de percussion à base de PCM, qui rappelle furieusement les sons de la Roland TR505 et du D110. Les sons sont déjà panoramiqué. C'est typé, mais très cohérent avec une grosse dynamique qui étonne, encore une fois ;-)

DESCRIPTION TECHNIQUE DU EVOLUTION SYNTHESIS  EVS-1

Type : expandeur 19 pouces 1U
Clavier : non
Controlleur : tous de 1 à 127 via MIDI
Affichage : A barettes à 3 digit rouges
Aftertouch : oui
Portamento : non
Synthèses : 32 ondes (simples, complexes et échantillonnées) utilisées dans les 28 algorithmes suivant :

- FM 4 opérateurs,
- Modulation de phase, 
- Distortion de phase
- Modulation en anneau,
- Synthèse additive, 
Drums kit : 2 sets de percussion, PCM 16 bits à 44 kHz
Filtre : oui, mais à 6 et 12 dB, pas de 24 dB (sic)
LFO : oui, 2
Oscillateur : 64, 4 par voie
Enveloppe : oui, 4 à 6 segments
Polyphonie : 16 voies, avec affectation flottante des voies (5 règles possibles)
Multi-timbralité : 8 sons

Edition : oui, mais uniquement depuis un logiciel (PC, Atari ou Mac).
Split : oui
Mémoire interne : 99 banks dont 20 user, 20 groupes user de 8 banks chacun,
Séquenceur : non
Effets : non, il faut mettre une reverb derrière, ça transcende les sons ;-)
Sorties : stéréo jack
Entrée : non
Midi : In/Out/Thru, avec dump en Sysex.Dimension :
Poids : X Kg
Alimentation : externe

Consommation : Watts
Année de sortie : novembre 1990
Prix neuf : 2 990 Frs

Prix d'occasion : 57 € (2011)
Option : 

- possibilité de mettre 2 EVS-1 en cascade.

SOURCES

Mode d'emplois
Mis à jour le 7 écembre 2014

Kawai K1r

UN PETIT GOUT D'ADDITIF


Kawai sort en 1988 le K1 qui reste à ce jour son synthé le plus diffusé, surtout au US, moins en France. Il en décline rapidement 2 expandeur : le module K1m et le rack K1r. La particularité de ces machines : une synthèse hybride aux accents additifs et de PCM dans un instrument au rapport qualité/prix imbattable. Il fallait au moins ça pour trouver sa place entre le D50 et le M1.

HISTORIQUE

Kawai, comme Casio, fait parti de ces fabricants historiques d'instruments souvent mésestimés dans notre vieille Europe. La société Kawai est créé en 1927 et dès le départ va réaliser des pianos innovants. Aujourd'hui, cet état d'esprit perdure encore et fait de Kawai une société attachante et particulière, avec une image haut de gamme. La période synthé débute avec le rachat de Teisco. C'est d'abord avec cette marque que Kawai va produire ses premiers synthétiseurs dans les années 70. Dés le début des années 80, le nom de Teisco disparaît des clavier, progressivement adossé puis remplacé par Kawai (selon les marchés) qui signe un des plus beau synthés additifs le K5, dont sera issu le K1. La ligné des synthés Teisco e/o Kawai s'échelonne comme suit :
- Teisco/Kawai 100-P (1979) : un synthé preset monophonique
- Teisco/Kawai 100F (1980) : un monophonique analogique
- Teisco SX400 (1980) : 4 voix analogique avec aftertouch !
- Teisco 110-F (1981) : un duophonique dans l'esprit du Roland SH101
- Teisco/Kawai SX210 (1983) : 8 voix analo-digital
- Teisco/Kawai SX240 (1984) : 8 voix analo-digital avec séquenceur
- Kawai K3 (1986) : 6 voix analo-digital à table d'ondes (32), additif et filtres analogiques
- Kawai K3m (1986) : version rack 2U du K3
- Kawai K5 (1987) : 16 voix analo-digital à table d'onde, synthèse additive
- Kawai K5m (1987) : version rack 3U du K5
- Kawai K1 (1988) : 16 voix digital à table d'onde (204) et PCM (52) sans filtre !
- Kawai K1 m (1988) : version module du K1
- Kawai K1r (1988) : voir spécification technique ci-dessous
- Kawai K1 II (1989) : idem K1 avec des effets et des PCM de drums améliorés
- Kawai K1r II (1989) : version rack 1U 19' du K1 II sans les effets !
- Kawai K4 (1989) : 16 voix digital à base de PCM et avec filtre et effets ;-)
- Kawai K4r (1989) : version rack 2U 19' du K4 sans effets
- Kawai PHm (1990) : module 16 voix avec 250 presets issus du K1 et 30 patterns
- Kawai PH50 (1990) : version clavier du PHm
- Kawai Spectra KC10 (1990) : x voix à pase de PCM avec arpégiator
- Kawai XS (1991) : module du KC10
- Kawai K11 (1993) : 32 voix digital digne successeur du K4 avec reverb
- Kawai GMega (1993) : expandeur du K11
- Kawai GMegaLX (1993) : version presets du GMega
- Kawai GMouse (1994) : version entrée de gamme du GMegaLX
- Kawai KC20 (1993) : version clavier du GMega LX
- Kawai K5000 (1996) : 32 voix, digital, table d'onde et PCM, effets et arpégiator
- Kawai K5000w (1996) : idem K5000 + GM et un sequenceur
- Kawai K5000s (1996) : idem K5000 + surface de contrôle
- Kawai K5000r (1996) : version rack 2U


Kawai a aussi produit des séquenceurs (Q), des boites à rythmes (R), du matériel MIDI pour home studio. Pendant 15 ans, Kawai a tenté de se positionner comme une alternative à Yamaha et Roland, à des prix plus cheap sans dégrader la qualité (aftertouch et synthèse). Finalement, ils se sont repositionnés sur leur métier d'origine et se consacre à production de pianos accoustique comme electronique.

IMPRESSIONS

Le K1r est un synthétiseur très attachant, aux possibilités intéressantes mais limités. Je m'explique : il offre l'accès pas cher à la synthèse additive pré-définie mais n'offre que ça. Seul, il ne peut se défendre et j'admire ceux qui ont réussi à l'utiliser comme source principal. Par contre, dans un mix, il sait tenir sa place.

La synthèse additive du K1 n'est qu'une version réduite de celle-ci. En fait, seul le K5 et surtout le K5000 offrent la profondeur de programmation nécessaire, mais au prix d'une réelle complexité. Le K1r offre "seulement" l'accès à 204 onde bâties à partir des 128 harmoniques fondamentales. Ces ondes peuvent être accouplées par lot de 4 en y incluant aussi les 52 formes d'ondes issues d’instruments réels. Un son est donc fait de 4 ondes ou samples maximum, et on peut grouper 4 sons pour empiler tous ça avec de vastes possibilités de mapping diverses et variés. Et "cherry on the cake", une onde peut en moduler une autre en anneau ... Et c'est tout.

Ce qui lui manque le plus, c'est un filtre, voir deux : sur ce point, il n'y a rien à faire sauf à acheter un K4. Et des effets. Conséquence, rajouter un multi-effets transforme le K1r et vous donne accès à des timbres beaucoup plus amples. Alors, qu'est ce qu'il fait de bien ? Les voix éthérées à la Fairlight, les nappes longues et évolutives, les strings majestueux pas trop soupe (reverb obligatoire), les flutes, les orgues et les cuivres (sources additives obligent) et les grosses basses tranchantes et percussives. Et vous oubliez tous le reste, et en particulier les pianos ;-)

SPECIFICATIONS TECHNIQUES

Type : expandeur
Ecran : LCD, rétro-éclairé
Clavier : non, mais reçoit la vélocité (18 courbes)
Aftertouch : oui
Split : oui, en réception
Type de synthèse : formes d'onde issues des 128 harmoniques (204 additives) et PCM (52)
Générateurs : 32 DCO (4 par sons), 1 LFO et Modulateur en anneau
Enveloppes : volume (5 segments) hauteur (1 segment)
Résolution : 8 bits
Filtres : non (!) et ça manque ...
Polyphonie : 16 voix
Multi-timbralité : oui, 8
Mémoire interne : 64 programmes, 32 combis
Mémoire externe : sur carte propriétaire
Séquenceur : non
Effets : non
Equaliseur : non
Sorties : stéréo
Midi : In/Out/Thru,
Dimension : rack 19' 1U
Poids : 2,9 kg
Année de sortie : 1988
Prix neuf : 1 050 €
Prix d'occasion : 50 € (2010)

LIENS ET SOURCES
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Mise à jour le 12 octobre 2013